(AFP) – Le géant industriel allemand Thyssenkrupp était la cible mardi d’une cyberattaque menée “probablement par la criminalité organisée” sur le système informatique de sa division matières premières, a indiqué le groupe dans une déclaration transmise à l’AFP.
Seules “certaines parties” de la division “Material services“, spécialisée dans la distribution de matières premières, sont concernées, a précisé un porte-parole du groupe sidérurgique basé à Essen (ouest), confirmant des informations de la presse allemande.
“A l’heure actuelle, il est exclu que les autres filiales soient touchées” et “aucun dommage” n’a été constaté, ni “aucun signe de vol ou de modifications des données“, a ajouté le fabricant d’acier, de composants automobiles et de sous-marins. Les équipes informatiques de Thyssenkrupp tentent actuellement de stopper l’attaque, a-t-il ajouté.
Cette cyberattaque intervient quelques mois après un piratage massif ayant visé l’équipementier automobile Continental, un autre poids lourd de l’industrie allemande. Le groupe a dévoilé à l’automne cette attaque survenue “début août“, et ayant abouti au vol de “40 terabytes” de données. Les cyberagresseurs auraient demandé une rançon à la multinationale allemande, qui affirme avoir refusé de payer.
“Continental n’accepte pas les rançons. Payer une rançon ne ferait que contribuer au financement des attaques contre la sécurité des infrastructures critiques telles que l’approvisionnement énergétique et les hôpitaux“, a indiqué en décembre le groupe qui dit poursuivre les investigations sur ce piratage.
La menace de cyberattaques contre les infrastructures et les entreprises a fait l’objet d’une prise de conscience en Allemagne depuis la guerre en Ukraine. L’Office fédéral de la sécurité dans les technologies de l’information a alerté sur un risque “plus élevé que jamais” dans son rapport annuel fin octobre.
Le superviseur allemand du secteur financier, la Bafin, s’est lui aussi inquiété en mai du risque “très important” de cyberattaques contre le système financier allemand, qui s’est accru depuis le conflit en Ukraine.
Solutions-Numériques : ce n’est pas la première fois que l’industriel et sidérurgiste allemand Thyssenkrupp est visé. En 2016, il avait été victime pendant des mois d’une cyberattaque « massive ».