Allemagne : la CDU visée par une cyberattaque à l’approche des élections européennes

(AFP) – L’Allemagne a annoncé samedi lutter contre une cyberattaque “sérieuse” visant le parti conservateur CDU, dont est membre Ursula von der Leyen, présidente de la  Commission européenne, à quelques jours de la tenue des élections au Parlement européen.

Des experts de l’Office fédéral de la sécurité de l’information et du service de renseignement intérieur sont “intensivement impliqués dans la lutte contre l’attaque“, a déclaré un porte-parole du ministère de l’Intérieur. La nature de l’attaque suggère  d’un “acteur très professionnel“, a-t-il ajouté, précisant que les enquêteurs s’efforçaient de prévenir d’autres dommages.

Le ministère n’a pas voulu se prononcer sur l’évaluation des dégâts causés jusque là par cette cyberattaque. Le service de renseignement intérieur prévoit d’émettre plus tard dans la journée une mise en garde aux partis politiques représentés au parlement. “Nos autorités de sécurité ont renforcé les mesures de protection contre les menaces numériques et hybrides“, dont “nous constatons à nouveau l’importance (…) avant les élections”, a poursuivi le porte-parole du ministère.

Le parti social-démocrate SPD du chancelier Olaf Scholz, et plusieurs entreprises allemandes, avaient été victimes en 2023 d’une cyberattaque menée, selon les enquêteurs allemands, par le groupe APT28, dirigé par les services de renseignement militaire russes. À l’époque, plusieurs comptes de courrier électronique de membres du SPD avaient été affectés, selon le ministère allemand. APT28, également connu sous le nom de Fancy Bear, a été accusé de dizaines de cyberattaques dans des pays du monde entier. L’un des incidents les plus médiatisés imputés jusque là à des pirates informatiques russes a été une cyberattaque en 2015 qui a paralysé le réseau informatique de la chambre basse du parlement allemand, le Bundestag, obligeant l’ensemble de l’institution à se déconnecter pendant plusieurs jours le temps que le problème soit résolu. La Russie nie être à l’origine de telles actions.