La première promotion d’une vingtaine d’élèves, titulaires du diplôme de niveau licence de la Cyberschool d’Airbus, a démarré ce mois-ci. Rencontre avec Sébastien Castric, responsable de l’équipe chargée de l’anticipation des menaces de sécurité et du projet Cyberschool d’Airbus.
« Les produits sont de plus en plus connectés et nous avons besoin de protéger l’ensemble de nos produits et de nos biens stratégiques, confie Sébastien Castric. Pour cela, il nous faut des profils qui comprennent non seulement la technicité de la cybersécurité mais aussi l’environnement industriel dans lequel on évolue. Si vous regardez le secteur de l’aérospatial, il existe très peu d’acteurs et d’écoles qui possèdent les connaissances et les compétences spécifiques à ces métiers d’expertise et de terrain. Le plus simple était donc de les enseigner nous-mêmes ». D’autant que sur ces métiers en tension, la concurrence est rude et les recrutements très difficiles pour Airbus, qui recherche en moyenne une centaine de talents par an sur le site de Toulouse-Blagnac.
L’avionneur avait déjà entamé cette démarche il y a un an, en créant à Toulouse une licence spécialisée au sein d’une Cyberschool propre. « Le cursus relatif à cette licence est totalement dispensé en interne par nos experts, qu’on a formés aux métiers de la pédagogie. Il a été élaboré sur la base de diplômes en cyber existants que nous avons adaptés au milieu aérospatial, explique Sébastien Castric. Nous souhaitions également créer un mastère mais nous manquions de ressources internes pour le mettre en œuvre. Une grande partie d’un mastère étant constitué de cours académiques, nous étions en mesure de l’externaliser ».
Analyste SOC, un profil très recherché
Airbus a donc lancé un appel d’offres pour la partie théorique du cursus et sélectionné Ynov Campus à son issue . « Ils possédaient les compétences, le background et les outils nécessaires, un campus à proximité de nos installations à Toulouse ainsi que la capacité de lancer la formation dans un laps de temps court d’un an, ce que peu d’universités et écoles en France sont capables de réaliser », précise Sébastien Castric. Le diplôme ponctuant le mastère est un titre inscrit au RNCP (Répertoire National des Certifications Professionnelles), reconnu par le ministère du Travail.
Le mastère va permettre aux jeunes diplômés d’exercer un grand nombre de métiers cyber chez Airbus : analyste SOC (« Security Operations Center »), pentester junior, opérateur de rapport d’audit en cybersécurité, spécialiste en cybersécurité réseau, spécialiste en cybersécurité produit et industrialisation… L’avionneur est très fier de compter 30 % de jeunes filles dans la première promotion de son mastère.
Patricia Dreidemy
