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Acteurs du numérique : un CA en baisse de 23 %, “qui continue de se dégrader” selon Godefroy de Bentzmann, président de Syntec Numérique

La moitié des dirigeants s’inquiètent de la pérennité de leur entreprise, alors que le chiffre d’affaires a baissé en moyenne de 23 % dans le secteur du numérique, selon un baromètre du Syntec Numérique publié ce vendredi. Une moyene qui cache des disparités, selon les business models, précise à Solutions NUmériques Godefroy de Bentzmann, le président de l’organisation professionnelle.

Quel est l’impact de la crise sanitaire sur leurs performances économiques et organisationnelles ? Syntec Numérique, organisation professionnelle des acteurs du numérique, a interrogé les entreprises du secteur : startups, TPE, PME, ETI et grands groupes.
Parmi les 166 répondants, 74,1 % anticipent déjà une baisse de leur chiffre d’affaires prévisionnel sur le deuxième trimestre 2020, en moyenne de 22,9 %, “et l’activité continue de se dégrader », affirme à Solutions Numériques Godefroy de Bentzmann, président de Syntec Numérique. Cet impact très concret est renforcé par un allongement perçu des délais de paiement qui risque de renforcer les difficultés de trésorerie des plus petits acteurs. Ce sont au total 46 % des dirigeants qui expriment leur inquiétude quant à la pérennité de leur entreprise si la reprise de l’économie ne se fait pas à un rythme normal dans 3 mois.

Godefroy de Bentzmann

Les éditeurs sont moins touchés car une bonne partie de leur activité est en SaaS, donc à l’usage. Les clients continuent d’utiliser leurs applications et à payer. Ils survivent avec ce qu’ils ont. Les sociétés de services sont davantage touchées, à moins 25 %, et plus encore pour le conseil en technologie, où on dépasse les moins 30 % », ajoute Godefroy de Bentzmann. Il précise même qu'”au sein des ESN, les activités de conseils sont à moins 50/60 %. »


Le télétravail et le chômage partiel

Les entreprises du numérique sont 98 % à avoir recours au télétravail, avec près de 80 % de leurs salariés qui maintiennent leur activité, à distance. Cette continuité de service est renforcée par le recours au dispositif gouvernemental d’activité partielle qui amortit l’impact de la baisse de revenus : 2 entreprises sur 3 y ont recours, soit un total d’environ 68 000 salariés en activité partielle pour le secteur, au 7 avril, sur les 5,8 millions concernés par ces mesures tous secteurs confondus. Il faut noter que de nombreux dossiers de demandes de chômage partiel sont en cours et que ce chiffre augmente continuellement. Pour rappel, en France, tous secteurs confondus, ce sont 7 millions de salariés qui sont en chômage partiel

Une reprise étalée sur 18 mois

“Après avoir mis en ordre de bataille nos entreprises, mis en œuvre le télétravail, régler les relations avec les clients, mis en place le chômage partiel, etc. aujourd’hui, nous sommes très occupés à la reprise, au redémarrage. La question de la fin du confinement est un sujet, celle de quand le marché va repartir l’est aussi, ce qui va induire ou pas des changements dans nos organisations. Nous sommes inquiets sur l’état du marché le jour où ça va repartir. Et c’est pour cela qu’il faut que le marché reparte le plus vite possible, chaque semaine passant ayant un impact supplémentaire grave pour les entreprises.

Les dirigeants du secteur envisagent majoritairement une reprise de leurs activités à partir du dernier trimestre 2020, qui pourrait s’étaler jusqu’au deuxième trimestre 2021. « Nous aurons besoin de toutes les forces vives pour relancer efficacement notre économie. Syntec Numérique salue les mesures déjà annoncées par le gouvernement à l’égard des entreprises, qui tâchent de répondre à l’enjeu central pour l’ensemble de l’économie : celui de la sauvegarde des emplois malgré la baisse d’activité », précise Godefroy de Bentzmann.

Syntec Numérique est en train de travailler sur le plan de relance, en collaboration avec d’autres organisations professionnelles. Il indique transmettre au gouvernement ses recommandations à la fin du mois, et communique déjà régulièrement avec le Médiateur des Entreprises. “Alors qu’un chef d’entreprise sur 2 pense que la reprise aura lieu sur plusieurs mois, entre septembre et décembre 2020, ce plan devra proposer des mesures à court terme afin de soutenir la reprise ».