Accueil Télétravail Accenture France généralise la semaine de 4 jours, sa DRH raconte

Accenture France généralise la semaine de 4 jours, sa DRH raconte

Cet acteur mondial des services aux entreprises et administrations, avec une expertise de pointe dans les domaines du numérique, du Cloud et de la sécurité, va étendre à l’ensemble de ses quelque 7 000 collaborateurs en France la semaine de quatre jours. 

« C’est une attente de nos salariés et aussi une volonté d’introduire plus de personnalisation dans l’expérience employé, confie à Solutions Numériques Jacqueline Haver Droeze, DRH d’Accenture pour la France. Il est important que chacun puisse faire son choix parmi différentes options, et on sait que plus une personne peut être elle-même, plus elle se sentira bien dans l’entreprise ».

Cette réflexion a commencé chez Accenture bien avant la crise sanitaire, via des focus groups avec les équipes et des benchmarks. « Cela a débouché sur la mise en place de plusieurs mesures, parmi lesquelles ce premier test de la semaine flexible, raconte la DRH. Quatre équipes y ont participé, dont l’équipe RH de 150 personnes et trois équipes clients, soit 350 collaborateurs au total. Ils ont été accompagnés via des ateliers, des guides de bonnes pratiques, des « open door sessions » (ndlr : questions-réponses, partage des expériences), et des formations : « Comment j’aide mon équipe à bien s’organiser » pour les managers, « Comment je priorise », « Comment je gère ma semaine », « Comment je gère les risques psychosociaux », etc.

Accenture a par ailleurs mis en place des KPI pour mesurer la performance chez les clients et celle des salariés. ” Nous avons été très contents de constater que dans toutes les équipes tests, les livrables aux clients étaient parfaits et qu’aucun impact négatif ne s’était fait ressentir, affirme-t-elle. De même, les salariés étaient si heureux qu’à la fin du test ils ne voulaient pas l’arrêter ». La DRH le souligne, « nous sommes dans le « test and learn » et nous continuerons ainsi même dans le futur ».

Nous avons été très contents de constater que dans toutes les équipes tests, les livrables aux clients étaient parfaits et qu’aucun impact négatif ne s’était fait ressentir.

Compter sur la bonne intelligence d’équipe

Fin novembre 2021, après un bilan global de l’expérimentation, qui a bénéficié d’un suivi tout au long de son déroulement, le sujet a été remis sur la table avec les organisations syndicales. La signature d’un accord d’entreprise pour une mise en place pérenne de la semaine flexible devrait être effectif d’ici à la fin du mois.

« Rien ne change dans les contrats de travail, déclare Jacqueline Haver Droeze. C’est le même nombre d’heures par semaine, le même salaire, les mêmes livrables, et les salariés rémunérés au forfait jour sont également inclus. La semaine de travail est flexible sur quatre jours, quatre jours et demi ou cinq jours. Les salariés font comme ils le souhaitent, quand ils veulent ». Cette hyperflexibilité hebdomadaire ne risque-t-elle pas d’entraîner des problèmes d’organisation ? La DRH assure que non. « Les équipes discutent, c’est basé sur la confiance, la responsabilisation et la bonne intelligence d’équipe ».

Les équipes discutent, c’est basé sur la confiance, la responsabilisation et la bonne intelligence d’équipe.

Télétravail et congé sabbatique

Chez Accenture, le télétravail “full flex”, à la carte, a été la première mesure mise en place l’année dernière pour le bien-être des salariés. « En juin 2021, un deuxième accord de télétravail a été signé, après celui de 2010 qui accordait trois jours maximum de travail à distance, raconte Jacqueline Haver Droeze. Il faut dire qu’il y a douze ans, le monde était moins ouvert au télétravail. C’était surtout les équipes internes qui pouvaient en profiter. Le Covid a aidé à faire évoluer les mentalités ». Cependant, en période « normale », le présentiel dépend des clients, certains étant plus réticents que d’autres à travailler à distance avec les consultants.

Autre mesure instaurée par Accenture l’année dernière, le congé sabbatique de trois mois. « Le collaborateur peut en profiter après cinq années d’ancienneté, une seule fois pour l’instant, et il est rémunéré à 50 %, précise la DRH. Le manager ne peut pas le refuser, juste le repousser de six mois au plus s’il estime que ce n’est pas le moment. Une trentaine de collaborateurs en sont déjà revenus car nous l’avons démarré en mai 2021 ».

 

Patricia Dreidemy