Le ministre de l’Economie et des Finances a annoncé ce comité stratégique lors d’un discours sur la stratégie nationale pour le Cloud ce lundi à Strasbourg en inaugurant un nouveau datacenter du français OVHCloud.
“Nous créerons un comité stratégique de filière sur le numérique de confiance », a indiqué le ministre de l’Economie et des Finances, “Je vous annonce également que ce comité stratégique de filière sera présidé par Michel Paulin ». Michel Paulin est le directeur général d’OVHcloud. Il doit proposer d’ici 6 mois les contours et les objectifs de ce comité, censé
permettre l’émergence d’une “offre française compétitive » dans ce domaine, selon l’AFP.
Trois directions pour avancer
Pour Bruno Le Maire, cette création, “un lieu où se réunir, où discuter, où les entreprises puissent échanger », est la troisième direction pour avancer vers la souveraineté numérique. La première concerne la protection des données sensibles “D’abord, si l’on veut être souverain, il ne faut pas qu’on nous pique nos données ». “Il est bon que sur le territoire national, ce soit la loi nationale qui s’applique et pas la loi américaine. Et il serait bon que nos partenaires européens comprennent tous unanimement que sur le territoire européen il est bon que ce soit la loi européenne qui s’applique. Et que personne, même une grande puissance alliée, même des amis les plus proches, ne peuvent pas avoir le droit de saisir nos données. C’est le sens de la labellisation SecNumCloud qui offre le niveau de garantie le plus élevé. »
Un soutien aux administrations
Le ministre compte ensuite apporter “un soutien aux administrations » qui ont parfois du mal à savoir comment s’engager dans cette souveraineté numérique et obtenir ce label SecNumCloud. “Elles auront l’appui de la Direction Interministérielle du Numérique (DINUM). » Il souhaite également que les entreprises privées s’engagent
davantage dans la sécurisation de leurs données. “Et je pense qu’il faut d’abord partir
sur une base volontaire. Mais je le dis avec beaucoup de gravité, si jamais nos entreprises
qui ont des données extraordinairement sensibles ne se saisissaient pas librement de
cette offre de sécurisation de leurs données, je ne peux pas exclure que, à un moment
ou à un autre, nous en venions à une norme obligatoire pour protéger notre
souveraineté industrielle et protéger notre indépendance. »
Des aides sont prévues pour les petites entreprises et les startups qui veulent obtenir le label SecNumCloud. Elles seront mises en oeuvre par l’Anssi, avec une enveloppe totale de 2,5 millions d’euros, a précisé le ministère de l’Economie.