Avaya a annoncé le 6 septembre que la société était en difficulté suite à une nouvelle chute de ses revenus et à des pertes d’exploitation. Le constructeur américain de solutions collaboratives et de centres de contact dans le Cloud (Ucaas) a provisionné jusqu’à 26 millions de dollars pour couvrir les frais liés aux licenciements.
Alan Masarek, le nouveau PDG d’Avaya depuis août, connaît une rentrée difficile. Le constructeur de solutions télécoms IP et Ucaas a enregistré pour son troisième trimestre 2022 une chute de ses revenus et une perte d’exploitation importantes.
Pour couronner le tout, le Wall Street Journal explique à la rentrée que « L’effondrement de l’accord sur la dette d’Avaya frappe les clients de Goldman et de JPMorgan. (…) L’entreprise a réduit ses prévisions de bénéfices de plus de 60 % quelques semaines après avoir emprunté 600 millions de dollars aux clients investisseurs des banques. »
Un chiffre d’affaires T3 en baisse de 20 %
Avaya a annoncé cet été un chiffre d’affaires de 577 millions de dollars, en baisse de 20 % a priori, pour son troisième trimestre 2022 bouclé le 30 juin. Pour tenter de sortir de cette nouvelle tourmente financière, le constructeur avait alors déclaré en juillet qu’il prendra des mesures de réduction des coûts, à hauteur de 225 à 250 millions de dollars, dès son quatrième trimestre – le dernier de son année fiscale 2022. Avaya a ensuite remercié son PDG, Jim Chirico, puis il a indiqué à la SEC, le gendarme américain de la Bourse, son intention de provisionner de 23 à 26 M$ pour réaliser des centaines d’autres licenciements.
Les problèmes financiers d’Avaya ne datent pas d’aujourd’hui
Il semble qu’Avaya n’ai pas encore complètement réussi sa transformation en « cloud company » après sa sortie fin 2017 du Chapître 11, procédure américaine de loi sur les faillites qui protège une société de ses créanciers pendant son redressement financier judiciaire. L’équipementier américain avait alors réussi à rembourser près de 3 de ses 6 milliards de dollars de dettes, et notamment en revendant son pôle Réseau à Extreme Networks. Depuis, Avaya se concentre sur la conception et la vente d’applications collaboratives, ainsi que sur les logiciels et services pour les centres de contact, en mode Saas de préférence.
Une alliance avec RingCentral indispensable dans le Cloud
Mais Avaya a eu du mal à concevoir une offre cloud capable de rivaliser avec celles de ses concurrents. L’équipementier a donc choisi de s’allier avec RingCentral et d’inclure en 2020 une offre UCaaS « Avaya Cloud Office by RingCentral » dans son portefeuille. RingCentral avait aussi investi quelques 500 millions de dollars dans Avaya, dont 125 M$ en actions privilégiées, soit une participation d’environ 6% à son capital en cas de conversion des actions. RingCentral devait aussi lui verser une avance de 375 millions de dollars, principalement en actions, sur les commissions de vente et les droits de licence futurs.
Rappelons qu’Avaya est née en 2000 d’une division de l’équipementier télécoms Lucent Technologies, avant d’être rachetée en 2007 par les fonds d’investissement Silver Lake et TPG pour 8,2 milliards de dollars. L’entreprise n’a guère généré de bénéfices depuis.