La Commission européenne (CE) estime que les États membres ont progressé dans leur informatisation/numérisation pendant la pandémie de Covid. Toutefois, ils peuvent encore mieux faire dans certaines technologies, dont la 5G et le Big Data par exemple. La France n’est qu’au 15e rang de son classement…
La Commission européenne (CE) a publié fin juillet 2022 les données fournies par son indice relatif à l’Economie et à la Société numériques (DESI) pour 2022. Il confirme que les États membres de l’UE ont accompli des progrès dans leur informatisation (« Numérisation »). La France occupe la 15e place de l’indice 2021, qui porte sur les 27 États membres de l’UE, avec une note de seulement 50,6, soit au niveau de la moyenne européenne (50,7).
La Finlande, le Danemark, les Pays-Bas et la Suède continuent à faire la course en tête
Au niveau de l’UE, la Finlande, le Danemark, les Pays-Bas et la Suède continuent à faire la course en tête. Or, même ces pays connaissent des lacunes dans des domaines clés: le taux d’adoption des technologies numériques avancées, telles que l’IA et les mégadonnées, reste inférieur à 30 %, très loin de l’objectif de 75 % fixé pour la décennie numérique d’ici à 2030; les pénuries généralisées de compétences, qui ralentissent les progrès globaux et se traduisent par une exclusion numérique.
L’UE continue d’améliorer son niveau de numérisation, et les États membres qui sont partis de niveaux inférieurs rattrapent progressivement leur retard en progressant plus rapidement. En particulier, l’Italie, la Pologne et la Grèce ont considérablement amélioré leur note DESI au cours des cinq dernières années, grâce une attention politique accrue accordée au numérique, parallèlement à des investissements soutenus ainsi que des financements européens.
L’utilisation de l’IA et du Big Data doit progresser, comme celle du Cloud
En ce qui concerne l’adoption de technologies clés, durant la pandémie de Covid, les entreprises ont augmenté leur recours aux solutions numériques. L’utilisation du Cloud, par exemple, a atteint 34 %. Cependant, leur recours à l’IA et l’utilisation du Big Data ne représentent respectivement que 8 % et 14 % (objectif: 75 % d’ici à 2030). Selon la CE, ces technologies-clés offrent un énorme potentiel d’innovation et de gains d’efficacité, en particulier dans les PME. De leur côté, seules 55 % de celles-ci ont atteint au moins un niveau de numérisation de base (objectif: au moins 90 % d’ici à 2030); près de la moitié des PME ne profite donc toujours pas des possibilités offertes par le numérique.
De même que celle du très haut débit (THD), dont la 5G
En 2021, la connectivité gigabit s’est aussi encore accrue en Europe. La couverture des réseaux reliant les bâtiments à la fibre optique a atteint 50 % des ménages, la couverture globale par réseau fixe à très haute capacité grimpant à 70 % (objectif: 100 % d’ici à 2030). La couverture 5G a également augmenté en 2021 pour atteindre 66 % des zones peuplées de l’UE.
Pourtant, l’assignation des radiofréquences du spectre 5G, qui constitue une condition préalable importante au lancement commercial de la 5G, n’est toujours pas achevée: seuls 56 % du spectre harmonisé 5G ont été attribués dans la grande majorité des États membres (l’Estonie et la Pologne sont les exceptions). En outre, certains des taux de couverture très élevés reposent sur le partage des fréquences 4G ou du spectre 5G à faible bande, ce qui ne permet pas encore le déploiement complet d’applications avancées. Il est essentiel de combler ces lacunes pour libérer le potentiel de la 5G et permettre la mise en place de nouveaux services à haute valeur économique et sociétale, tels que la mobilité connectée et automatisée, la fabrication avancée, les systèmes énergétiques intelligents ou la santé en ligne.
Margrethe Vestager, vice-présidente exécutive de l’Europe, a déclaré : « La transition numérique s’accélère. La plupart des États membres progressent dans la construction de sociétés et d’économies numériques résilientes. Depuis le début de la pandémie, nous avons déployé des efforts considérables pour soutenir les États membres dans le domaine de la transition, que ce soit au moyen des plans pour la reprise et la résilience, du budget de l’UE ou, plus récemment, du dialogue structuré sur l’éducation et les compétences numériques. Parce que nous devons tirer le meilleur parti des investissements et des réformes nécessaires pour atteindre les objectifs de la décennie numérique pour 2030. Les changements doivent donc se produire dès maintenant. »