(AFP) – Le président russe Vladimir Poutine a appelé vendredi 20 mai à rompre avec les technologies étrangères pour renforcer les défenses de la Russie face aux attaques informatiques, tout en assurant que Moscou avait enrayé une grave “cyberagression ».
“La numérisation qui est en cours activement au sein de la gouvernance et de l’économie russe (…) doit être protégée au maximum de toute action potentiellement négative venue de l’extérieur », a déclaré M. Poutine. “La voie évidente pour réaliser cet objectif, c’est d’assurer la transition vers des équipements, des technologies, des programmes et des produits nationaux », a-t-il poursuivi, lors d’une réunion de son Conseil de sécurité.
M. Poutine a affirmé que la Russie, engagée depuis le 24 février dans une campagne militaire en Ukraine, faisait face à un nombre croissant d’attaques informatiques. Selon lui, ces dernières viennent de “différents Etats » et sont “finement coordonnées ». Elles visent en particulier les sites de médias, d’institutions financières, de services publics et de portails officiels russes, a noté M. Poutine. Le plus souvent, les sites sont bloqués lors de ces attaques ou des “fakes » y sont publiés, a-t-il affirmé, notant également des tentatives “vraiment de plus en plus fréquentes » de s’introduire dans “les réseaux internes » d’entreprises russes.
D’après M. Poutine, Moscou, dans le cadre des sanctions occidentales, subit aussi désormais “des limitations pour accéder à des technologies informatiques étrangères”. “Une série de fournisseurs occidentaux ont cessé leur soutien technique », a-t-il souligné. “Mais, dès à présent, je peux dire que la cyberagression et les sanctions contre la Russie ont échoué, dans l’ensemble, nous y étions préparés », a poursuivi le dirigeant russe.
Ces dernières années, les autorités russes développent un système d'”internet souverain” qui donnera à terme la possibilité d’isoler le net russe en le séparant des grands serveurs mondiaux. Le Kremlin nie vouloir bâtir un réseau national sous contrôle, comme en Chine, mais c’est ce que craignent ONG et opposants.