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Albert School va former les futurs Einstein de la “data literacy”

Le futur campus d'Albert School

À l’heure où la data s’impose au cœur des organisations, la business school, qui ouvrira en septembre, a pour ambition de former des profils hybrides capables d’allier la maîtrise du langage des données aux techniques du management et aux talents du leadership

Albert School, qui va installer son premier campus au cœur de Paris, rue de Paradis, est financée par Xavier Niel, Pierre-Edouard Sterin (cofondateur de Smartbox) et Bernard Arnault, qui ont déjà mis 8 millions d’euros sur la table.

Grégoire Genest

« Après avoir monté et revendu une première startup dans le paiement mobile, j’ai rejoint un fonds d’investissement dans le cadre duquel j’ai pu interagir avec beaucoup de patrons d’entreprises, raconte Grégoire Genest, CEO et cofondateur d’Albert aux côtés de Mathieu Schimpl et Matthieu Heurtel. J’ai fait le constat que les sociétés les plus compétitives étaient « data driven ». J’ai également ressenti chez elles un réel besoin de recruter des profils hybrides, maîtrisant à la fois les enjeux data et les enjeux métier et capables de prendre des décisions pertinentes basés sur ces data ». Selon lui, le besoin qui ressort le plus dans les grands groupes quand on échange avec eux est d’ailleurs le sujet de l’acculturation de l’ensemble de leurs équipes à la data literacy.

« Les formations existantes dans la data, et notamment celles de profils hybrides, sont des formations en sortie d’école d’ingénieurs ou d’école de commerce, alors qu’Albert School propose un parcours à la sortie de baccalauréat – de préférence spécialisé en mathématiques -, les élèves devant avoir au minimum une certaine appétence pour les maths et les sujets scientifiques, explique le CEO. Nous pensons qu’il est important de permettre aux élèves de s’intéresser aux enjeux des entreprises et de la data dès l’après bac, plutôt que de rentrer dans des filières très théoriques que sont les prépas ». La formation de trois ans débouche sur un Bachelor « Business and data ». « Pour ceux qui souhaitent continuer, nous proposons un master plus spécialisant sur des métiers spécifiques, en marketing, intelligence artificielle ou blockchain, toujours avec cette composante data », précise-t-il.

De la pratique en continu avec des cas d’usage

Le cursus, qui passera progressivement du tout en français au premier semestre de la première année au tout en anglais en troisième année avec un accompagnement par des coachs individuels, s’appuyera sur une équipe de professeurs issus des institutions les plus prestigieuses (X, HEC, ENS…). L’école pourra également compter sur les partenariats noués avec une cinquantaine d’entreprises, startups et grands groupes, qui aspirent à l’émergence d’une génération « data literate ». Les étudiants seront ainsi continûment confrontés aux problématiques concrètes des entreprises, afin d’acquérir petit à petit des savoirs opérationnels.

« Nous ferons venir les entreprises dans l’école pour des « Business Deep Live », séquences réparties sur trois semaines au cours desquelles les élèves pourront analyser en profondeur les enjeux de l’entreprise en s’appuyant sur ses données propriétaires », explique Grégoire Genest. Albert School a déjà conclu des partenariats dans ce sens avec les groupes Carrefour et LVMH. En partant de la data et de l’importance qu’elle revêt pour toujours mieux connaître ses clients et son environnement, les élèves étudieront ainsi le fonctionnement et les enjeux du groupe LVMH autour de cas très concrets. Ils appréhenderont les principales caractéristiques du secteur et les dynamiques de marché : le positionnement de l’entreprise dans la chaîne de valeur, la concurrence…

Ils seront aussi initiés aux enjeux de fusions et d’acquisitions à travers des situations rencontrées par LVMH tout au long de son existence. Ils s’immergeront dans les secrets des succès de ses soixante-quinze Maisons, notamment celui, selon LVMH, du « subtil équilibre entre la croissance et la désirabilité continue des marques dans le luxe ». Ils pourront également se pencher sur des questions liées aux enjeux logistiques ou encore à l’impact de la blockchain sur ses activités.

Des aides aux frais de scolarité

« Tout le contenu, théorique et venant de nos partenaires, sera accessible par les élèves sur une plateforme LMS (ndlr : « Learning Management System ») collaborative, précise Grégoire Genest. Cela permettra notamment d’évaluer les forces et faiblesses de chaque élève, leur vitesse de progression, leurs principaux centres d’intérêts, et de leur « pousser » le bon contenu au bon moment. Une attention particulière sera par ailleurs portée à l’accompagnement et au bien-être des étudiants tout au long de leur scolarité ».

Pour la première promotion, « restreinte », d’une soixantaine d’élèves, les candidatures sont encore ouvertes jusqu’au moins la mi-juin. « Le processus d’admission comprend trois étapes, déclare le CEO : deux tests en ligne, de mémoire et de logique/mathématiques, une analyse du dossier de l’élève et un entretien d’une demi-heure en anglais ». Les frais de scolarité se montent à 12 000 euros par an. « Certaines entreprises partenaires paieront des bourses représentant la moitié de la scolarité pour les élèves éligibles à la fois sur des critères sociaux et d’excellence, confie-t-il. Une autre possibilité est de souscrire un prêt bancaire grâce à nos accords avec des banques, qui permettent aux étudiants de commencer à rembourser après la sortie de l’école ».

 

Patricia Dreidemy