Accueil Cyberespionnage Espionnage d’agents et élus : l’ex-DSI de Rhône-Alpes jugé en correctionnelle

Espionnage d’agents et élus : l’ex-DSI de Rhône-Alpes jugé en correctionnelle

(AFP) – Soupçonné d’avoir mis en place un système d’espionnage d’agents et d’élus fin 2015, l’ancien DSI de l’ancienne région Rhône-Alpes sera jugé le 20 mai, a-t-on appris de source judiciaire, confirmant une information de l’hebdomadaire Tribune de Lyon.

Âgé de 52 ans, aujourd’hui en poste en Occitanie, l’ingénieur doit être jugé levant le tribunal correctionnel de Lyon pour “atteinte au secret des correspondances par voie de télécommunication », “accès et maintien frauduleux dans un système de traitement automatisée des données » et “traitement de données à caractère personnel sans autorisation” par “chargé de mission de service public », selon la décision rendue en avril par le parquet de Lyon.

Suspecté d’avoir fait ouvrir à son bénéfice un accès aux boîtes mails de l’administration de la région

L’ancien responsable informatique est suspecté d’avoir fait ouvrir à son bénéfice un accès aux boîtes mails de l’administration de la région, en exigeant auprès de son service et du prestataire informatique une recherche du mot clé “dangele » dans les courriels de la collectivité. Il s’agissait alors de détecter des fuites à destination de l’ancien hebdomadaire satirique “Les potins d’Angèle”, qui multipliait à l’époque les révélations sur la fin de mandat de Jean-Jack Queyranne. L’ancien président socialiste a nié être au courant du système mis en place en novembre 2015, en période d’intense campagne électorale avant la fusion des régions Auvergne et Rhône-Alpes.

L’ancien DSI a affirmé que la recherche avait duré une courte période, et qu’il avait agi sur l’ordre de son supérieur hiérarchique, le directeur général des services (DGS) d’alors, Philippe De Mester. Nommé par la suite préfet de la Somme puis à la tête de l’Agence régionale de santé (ARS) de  Provence-Alpes-Côte d’Azur, ce dernier a contesté et affirmé aux enquêteurs qu’il ne se souvenait pas d’une telle consigne.

Révélée au détour d’une manipulation technique sur la boite mail du syndicat Sud, l’affaire a fait l’objet d’une enquête préliminaire ouverte en février 2017.