Ada Tech School, à Paris et bientôt à Nantes, offre une formation au développement de 21 mois dont un an en alternance dans un cadre inclusif et bienveillant.
Dès la page d’accueil du site d’Ata Tech School, la dimension inclusive est donnée : « Un nouveau genre d’école d’informatique : Ada Tech School est une école d’informatique féministe, accessible à toutes et à tous, pour apprendre à créer avec le code dans un cadre ouvert et bienveillant. »
Lever les freins à la diversitication et à la féminisation
« Notre vocation est de lever les freins à la diversification des talents en entreprise et à la féminisation des équipes de développement, explique Chloé Hermary, fondatrice d’Ada Tech School et diplômée d’HEC avec une spécialisation entrepreneuriat. Il existe un réel besoin d’apprentissage à la fois plus individualisé, plus inclusif et plus axé sur la pratique. Nous offrons un environnement ouvert qui permet de se sentir en confiance. »
Chloé Hermary a interrogé une cinquantaine de recruteurs fin 2018 avant de lancer la première promotion en octobre 2019. Elle en a retiré qu’ils désirent des salariés plus engagés, et avec de bonnes compétences en algorithmique et en programmation.
3 rentrées par an
Aujourd’hui, Ada Tech School propose à Paris 3 rentrées par an en janvier, mai et octobre, pour une promotion de 30 personnes à chaque fois. La sélection ne se fait pas sur le bagage technologique, mais sur la motivation, la volonté de travailler en groupe, la capacité à rechercher de l’information soi-même, et le projet d’orientation. 60 % des candidat.e.s sont retenus.
La formation est dispensée en présentiel, car « plus motivant », pendant 9 mois à temps plein puis d’un an en alternance. Coût total : 8 000 euros pour les élèves, qui sont en majorité financés par des dispositifs d’aide de l’Etat, et 8 000 euros pour l’entreprise qui accueille l’alternant.e. A la clef, un titre professionnel RNCP niveau 6 et des compétences généralistes en développement, réseau, sécurité et systèmes.
Les partenaires, actuellement une vingtaine d’entreprises qui accueillent les alternants, signent une feuille de route : ils doivent travailler sur la formation, l’accompagnement et l’inclusion des juniors dans les équipes. Par exemple, Le Bon Coin offre aux nouvelles recrues un mois de formation aux technologies de la plateforme.
70 % de femmes
L’école accueille différents publics : après le bac, en réorientation d’études, en reconversion. Elle n’a pas de quota, et pourtant elle attire 70 % de femmes parmi ses élèves. Le corps enseignant est à parité. L’école travaille avec des associations qui présentent les métiers technologiques dans les lycées. « Les femmes souffrent du syndrome de l’imposteur, encore plus violent quand elles sont en en reconversion, et qu’il faut dompter, fait remarquer Chloé Hermary. Nous mettons en avant les aspects créatifs et collaboratifs du métier de développeur pour les attirer. En outre, les role models ne doivent pas être que des superwomen à la Marie Curie. Nous faisons témoigner quelques-unes de nos apprenantes sur notre chaîne YouTube. Je tiens à souligner que la rétention des femmes dans le secteur informatique est un vrai sujet : 50 % des femmes quittent le monde de la technologie dans les 10 ans, souvent en raison des conditions de travail et du sexisme. »
Méthode agile
L’école se fonde sur la méthode agile dans sa pédagogie. La dynamique du cursus veut que les élèves cherchent des informations, posent des questions et fassent des erreurs. L’apprentissage se fait par projets en groupe, et des rituels rythment la semaine. Chaque journée se termine par un tour de table où chacun exprime son ressenti du jour. Tous les mercredis un.e professionnel.le du secteur vient partager son expérience lors d’une masterclass. Le vendredi après-midi, on revient sur le projet de création de la semaine pour voir ce qui a fonctionné ou pas.
L’école a levé 500 000 euros en 2019 et 3 millions d’euros en 2021. En octobre 2022, un campus s’ouvrira à Nantes, et à la rentrée 2023, un autre s’ouvrira dans un autre bassin d’emploi technologique.
Christine Calais