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ManoMano s’est transformé pour affronter la Covid-19

PRIX E-COMMERCE

Site d’e-commerce français leader dans le bricolage, la maison et le jardin, ManoMano a commencé à transformer en profondeur ses plateformes IT, sa logistique et ses processus métiers dès 2019. Juste à temps pour capitaliser en 2020 sur l’engouement des Européens pour le bricolage et le jardinage lors de la pandémie de Covid-19.

 

Désormais présent dans six pays (France, Belgique, Royaume-Uni, Allemagne, Espagne et Italie), le site ManoMano référence en ligne plusieurs milliers de produits de bricolage et de jardinage grâce à sa place de marché multifournisseur. En quelques années seulement, il est devenu l’un des leaders français et européens du créneau.

En 2020, il a largement bénéficié de l’engouement des particuliers pour le bricolage et le jardinage à cause des confinements successifs. Il a d’ailleurs connu une très forte croissance de son chiffre d’affaires, qui a presque doublé cette année-là pour atteindre 1.2 milliard d’euros. Dans le même temps, son trafic a parfois été multiplié jusqu’à quatre sur ses sites, lesquels réunissent depuis jusqu’à 50 millions de visiteurs uniques mensuels en moyenne.

Relever le challenge des 50 millions de visiteurs uniques mensuels

« Une telle explosion du trafic a nécessité de passer dans le Cloud et de réaliser des évolutions constantes sur la nouvelle plateforme gérant nos deux sites et nos deux nouvelles applications sur mobile, ainsi qu’environ 180 micro-services qui communiquent désormais depuis l’été 2021 via des API, en lieu et place d’une application monolithique », explique Stéphane Priolet, directeur technique de ManoMano. Pour soutenir une telle montée en charge, ManoMano a doublé en deux ans la taille de ses équipes techniques, qui ont atteint 400 collaborateurs en 2021, soit presque la moitié des effectifs totaux de l’entreprise. Un renfort bienvenu car sa DSI a dû tout optimiser en urgence : de la gestion de sa chaîne d’approvisionnement ou de livraison des produits à l’ergonomie de ses sites web, en passant par sa logistique et ses processus de commande.

Stéphane Priolet, CTO de ManoMano

Elle dû également augmenter la résilience de ses plateformes techniques à la fois sur site, et dans le cloud. « Sans le savoir, ManoMano s’était préparé dès fin 2019 à tous les niveaux, ce qui nous a a permis de mieux gérer le brutal pic de croissance généré six mois plus tard par le démarrage de la pandémie de Covid-19 » se souvient Stéphane Priolet. « Et fort heureusement car nos sites ont vu leurs trafics multipliés par quatre certains jours. Nous n’aurions pas été capables d’absorber une telle charge sans la puissance et la souplesse du Cloud ».

Parier sur le Cloud

ManoMano a donc fait le pari du Cloud pour gagner en agilité afin d’accompagner sa montée en charge. Dès 2019, le site a arrêté l’infogérance externalisée de ses plateformes et a opté ensuite pour une migration de type “lift & shift” chez l’opérateur cloud AWS. « Ce choix nous a permis de reprendre la maîtrise de nos plateformes IT, mais aussi de nous affranchir des problèmes de mise à l’échelle. ManoMano a d’ailleurs gagné du temps lors du déploiement de ses stacks techniques et de leur futures montées en charge » précise Stéphane Priolet. Le transfert chez AWS a duré 8 mois car son équipe a dû scripter toutes ses plateformes techniques pour gagner en agilité et les sécuriser.

Elle a aussi dû migrer sans interruption la dizaine de To de ses bases de données dans le cloud d’AWS et former toutes ses collaborateurs en interne aux usages du cloud. Car avant cette migration, la DSI de ManoMano disposait d’un accès finalement restreint et d’une connaissance assez faible des problématiques et points de contention pouvant exister sur ses différentes plateformes techniques.

Une migration des services dans le cloud

ManoMano a opté au final pour une migration simplifiée et complète de ses services dans le cloud, mais sans période de transition classique. Une opération rendue possible par le développement d’une application permettant aux métiers de s’affranchir d’une connaissance approfondie du Cloud dans l’immédiat.

Pour y parvenir, Stéphane Priolet a choisi le langage de modélisation YAML afin de pouvoir réaliser des scripts déclaratifs incluant la description de leurs applications et de leurs dépendances. Cette application, qui s’apparente à un générateur d’infra- as-code, a permis à ManoMano d’interagir avec toutes ses stacks, qu’elles soient applicatives ou d’infrastructure. « C’était la meilleure solution car ManoMano réalise plusieurs livraisons de code par jour. 15k lignes de code Terraform ont pu être créées en une semaine lors de la première phase de templating de nos stacks, un résultat qu’il aurait été impossible de produire manuellement en si peu de temps. Raison aussi pour laquelle le temps de migration a pu être autant accéléré » précise Stéphane Priolet.

SPArtacUX a facilité l’optimisation du site

Début 2020, ManoMano a aussi optimisé l’expérience de navigation de ses utilisateurs pour faire face à l’explosion de son trafic, notamment sur mobile. Sa DSI a alors déployé le programme SPArtacUX via le Framework React pour avoir un site en SPA (Single-Page Application), processus qui évite le chargement de nouvelles pages à chaque action.

80 personnes ont travaillé pendant plusieurs mois sur ce projet qui a démarré dans les conditions particulières du 1er confinement strict de mars-mai 2020.

Les objectifs de ManoMano étaient doubles : assurer d’une part la migration entre l’ancienne architecture monolithique du site, lourde à exécuter, vers une architecture de type “API first” basée sur une multitude de micro-services, plus agiles et plus frugaux en consommation de mémoire vive. Et d’autre part, uniformiser les expériences utilisateurs sur tous ses supports, en optant pour une stratégie “Mobile First”, sans modification du parcours client, de la page d’accueil, etc.

Clients et logistique

Aujourd’hui, ManoMano actualise chaque trimestre le planning des développements confiés à des “responsables de train” dans le cadre d’une méthode agile bâtie sur Safe. La mise à l’échelle orchestrée par ManoMano ne concerne pas que la modernisation de sa plateforme technique. Confronté à un visitorat accru, le site a décidé de mieux différencier ses clients professionnels, des artisans et des particuliers en créant à chaque fois des sites dédiés, choix qui a complexifié la migration de sa plateforme.

En parallèle, ManoMano a aussi ajouté des modes de paiement supplémentaires pour les vendeurs présents sur sa place de marché, ainsi que des services logistiques additionnels. « Ils réalisaient leurs propres logistiques auparavant, mais tous ne pouvaient offrir une logistique à la hauteur des attentes, en hausse, des clients de ManoMano » explique Stéphane Priolet. Désormais, le site leur propose une livraison en 1 ou 2 jours ouvrés en France comme en Europe. Des améliorations qui ont obligé ManoMano à optimiser la gestion de ses flux avec ses fournisseurs et ses entrepôts.

Sécuriser les plateformes

En tant qu’acteur important du e-commerce, la cybersécurité est vitale pour ManoMano. Sa DSI a donc formé ses collaborateurs pour maintenir une forte culture sécurité en interne.

Elle a aussi organisé des exercices d’attaques en conditions réelles. ManoMano a d’ailleurs fait le choix du chaos engineering, discipline qui consiste à générer volontairement des défaillances pour entraîner les équipes et favoriser les échanges autour de la gestion d’incidents. Cela lui permet par exemple de mieux détecter les pannes et d’améliorer les architectures web. Sa DSI a aussi fait appel à du hacking éthique, du bug bounty et du threat intelligence pour compléter son dispositif.

Ces différentes actions lui ont permis d’affronter la montée en charge des cybermenaces, et des rançongiciels en particulier.