(AFP) – Le gendarme allemand de la concurrence a ouvert la voie mercredi à la mise en place de restrictions des activités du géant américain Google dans le pays, en application d’une récente loi renforçant ses pouvoirs face aux poids lourds du Net.
Selon la décision rendue par l’Office fédéral anti-cartel, qui avait ouvert il y a quelques mois une enquête contre Google et sa maison mère Alphabet, ces entreprises disposent d’une “importance significative sur les marchés », ayant un impact sur la concurrence. Le régulateur peut donc “désormais prendre des mesures contre des pratiques anticoncurrentielles spécifiques de Google », a-t-il indiqué dans un communiqué.
L’Office anti cartel applique une loi entrée en vigueur l’an dernier, qui renforce ses pouvoirs face aux entreprises, essentiellement numériques, dominant le marché. En vertu de ce texte, des enquêtes avaient été lancées contre Facebook, Amazon et Google. La décision visant Google est la première rendue par l’antitrust allemand.
La loi permet notamment de prendre des mesures immédiates pour empêcher certaines pratiques, par exemple “l’auto-référencement des services du groupe” sur ses plateformes, ou “le fait d’empêcher des entreprises tierces d’entrer sur un marché ».
La loi peut s’appliquer à Google, compte-tenu du poids de l’entreprise sur son marché
Selon le gendarme de la concurrence, la loi peut s’appliquer à Google, compte-tenu du poids de l’entreprise sur son marché. “Détenant plus de 80% des parts de marché, Google occupe une position dominante sur le marché des services de recherche générale en Allemagne et est le principal fournisseur de publicité pour les recherches », indique ainsi
l’autorité.
Par ailleurs, “Google a une influence considérable sur l’accès d’autres entreprises à ses utilisateurs et à ses clients publicitaires », via “Youtube, Android, Play Store », notamment.
L’entreprise peut donc “fixer des règles et des conditions pour d’autres entreprises sur les marchés“, estime l’organisme.
Avec cette loi, l’Allemagne fait figure de pionnière dans la lutte contre les pratiques anti-concurrentielles des géants du numérique en Europe.