Pour consolider l’essor du travail hybride, les moyens de communication professionnels s’appuient sur différentes briques appelées à interopérer.
I l y a près de deux ans, une majorité d’entreprises plongeait pour la première fois dans le bain du télétravail. Elles ont réorganisé à marche forcée leurs activités à l’aide de solutions de visioconférence et de téléphonie, deux piliers de la collaboration et de la communication à distance. Avec du recul, les voilà prêtes aujourd’hui à entamer une phase de rationalisation des usages et des équipements, peser les atouts des solutions, identifier leurs faiblesses, et, surtout, mesurer leurs impacts sur les salariés. Convaincus que le travail hybride va perdurer, fabricants, éditeurs et opérateurs poursuivent, eux, leur course aux parts de marché, lequel englobe désormais collaboration et communications unifiées. Les téléphones fixes et portables modernes constituent la panoplie minimale des utilisateurs amenés à collaborer. Au menu de ces offres, la 5G (bientôt la 6G) pour le terminal mobile, et le desk phone pour le filaire qui profite des avancées de la téléphonie VoIP, en particulier l’intégration voix donnée, la personnalisation par Internet ou encore la synchronisation avec une messagerie Outlook. Complétée par les ordinateurs portables et les accessoires dédiés au télétravail, l’infrastructure matérielle est orchestrée par une grande variété de logiciels, mais celui qui connait la plus belle croissance est sans conteste la visioconférence. La décision de Microsoft de rendre Teams interopérable avec d’autres systèmes a grandement simplifié ce secteur.
De multiples applications
Avec Meet, Google a annoncé vouloir emprunter cette même voie d’ouverture, tout comme Zoom, une nécessité face à des utilisateurs en quête des solutions simples et agnostiques. Au-delà de la visio, gravitent autour du pôle des communications unifiées des applications de gestion de projets, de gestion du temps, des applications métiers et des espaces de travail dédiés au collaboratif, qu’il s’agisse de GED, de tableau numérique ou de Digital Workplace. Pour faciliter les échanges entre environnements hétérogènes, ces applications exploitent depuis des années leur dénominateur commun, le protocole IP et ses déclinaisons audio et vidéo sur IP. Et avec le haut débit, la nécessité d’établir des communications synchrones fluides n’est plus un problème. En outre, la percée des plateformes UcaaS a renforcé l’interopérabilité des solutions tout en les fédérant, de telle sorte que les entreprises trouvent aujourd’hui dans ces offres de communication unifiée à la demande un point d’entrée presque unique pour leurs besoins de collaboration.
Le metaverse au bureau
Les innovations ne sont pas en reste chez les ténors du marché. Ils se penchent d’abord sur l’UX de leurs offres en cherchant à considérer les collaborateurs des entreprises comme les clients de ces entreprises pour leur proposer la meilleure ergonomie possible, à l’image des applications grand public. Ils anticipent ensuite la généralisation du travail hybride et la multiplication d’environnements mixtes où les équipes de retour au bureau continuent de se réunir avec leurs collègues distants.
Microsoft, l’un des précurseurs du metaverse destiné aux entreprises, parie ainsi sur sa plateforme Mesh propulsée par Azure et dopée à l’IA. Intégrée à Microsoft 365 et Teams, cette offre encore en gestation fait la part belle aux technologies de réalités mixtes déployées dans des espaces réels et virtuels. L’objectif est de proposer des expériences holographiques sur une large palette d’appareils : HoloLens 2, casques de VR, smartphones, tablettes et PC. Avec des lunettes de réalité augmentée, les utilisateurs pourront voir des objets et des représentions de personnes, en 3D, sous forme d’avatars ou d’hologrammes. Ils pourront se parler comme lors d’un appel vidéo, et aussi voir les mouvements des autres participants, grâce aux capteurs dont sont équipés les appareils.
Les nouvelles tendances
Logitech progresse lui aussi dans le domaine des salles de réunion avec ses solutions Rally Bar équipées « d’écrans 4K qui donnent l’impression de se voir en personne, avec panoramique et inclinaison motorisés, de haut-parleurs à très faible distorsion offrant un son cristallin, et d’un réseau de microphones adaptatifs à formation de faisceaux qui capte chaque voix et se concentre sur l’interlocuteur actif en nivelant automatiquement les voix plus fortes et les plus douces, tout en supprimant les bruits indésirables », indique le fabricant. La tendance est aux salles de réunion au design tout-en-un, capables d’automatiser les tâches, synchroniser les plannings ou encore détecter la présence et l’occupation des sièges. La tendance est même à la rupture des usages avec La Vitre, conçue en 2019 par la startup française Ucaya pour créer une nouvelle manière d’interagir avec une personne à distance. Constituée d’un écran tactile à taille humaine relié à un support comprenant un système de son, une box et une caméra, l’offre se prête à quelques scénarios de collaboration.
