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WebForce3 teste la formation de détenus au métier de développeur web et web mobile

Dans la droite ligne de son ADN qui est de former les personnes en insertion aux métiers du numérique sans prérequis de diplôme, le réseau d’écoles WebForce3 a commencé ce mois-ci la troisième session de son programme à destination de personnes incarcérées. Avec une double ambition : lutter contre la récidive et contribuer à doter le tissu économique des ressources en talents numériques dont la France continue à manquer cruellement.

Maxime Delayer

« C’est un pari un peu fou, fait un jour au détour d’une discussion avec une personne du ministère de la Justice qui constatait tout notre impact sur l’emploi, raconte Maxime Delayer, directeur national du réseau d’écoles WebForce3. Il nous a dit souhaiter tenter une expérience en milieu carcéral, ce que nous avons accepté de suite ». Il faut savoir que 63 % des détenus sortant de prison sans accompagnement y retournent dans les 5 ans et qu’avec une surpopulation carcérale de 142 %, les conditions de préparation de la période suivant l’incarcération sont souvent compliquées.

Les formations, initiées dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, ont été mises en place depuis 2020 grâce aux efforts concertés de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, la DISP (Direction interrégionale des services pénitentiaires), la maison d’arrêt de Lyon Corbas et le service pénitentiaire d’insertion et de probation.

Une extension à d’autres régions en 2022

Les premières formations sont testées dans la maison d’arrêt de Lyon Corbas où WebForce3 Lyon propose une formation de 315 heures de développeur web et web mobile. « Les détenus sélectionnés, une dizaine pour chaque session, sont des personnes en fin de peine ou qui purgent de courtes peines, en tous cas des personnes qui vont sortir prochainement, précise Maxime Delayer. Nous ignorons la raison de leur incarcération quand nous les recevons et c’est l’administration pénitentiaire qui décide au final si un candidat va suivre ou non la formation ».

Les détenus suivent les cours à l’intérieur de la prison où ils sont formés au prérequis du métier et à la partie intégrateur web utilisant les langages HTML(5), CSS et JavaScript, qui ne requiert pas d’accès à Internet car il n’y en a pas en détention. WebForce3 est accompagné dans le cadre de ce projet par l’association Possible.

« Dès qu’ils sortent, s’ils confirment leur intérêt pour le métier, nous nous engageons à les prendre en formation chez nous comme des élèves lambda », déclare Maxime Delayer. Des cours et un suivi post-formation sont prévus pour accompagner les anciens détenus dans leur recherche de stage, de contrat d’alternance ou de contrat de travail. « L’année prochaine, nous allons étendre cette expérimentation car nous avons été sollicités par cinq autres régions, confie-t-il. La PJJ (Protection judiciaire de la jeunesse) nous a également contactés ».

 

Patricia Dreidemy