Lexmark prépare de nouveaux outils en 2022 pour ses partenaires afin de les aider à gérer en ligne leurs parcs d’imprimantes. Arnaud de Seyssel, VP Europe du sud de ce constructeur d’imprimantes, nous explique également sur le salon IT Partners pourquoi, diversification oblige, une plateforme-pilote pour gérer l’Internet des Objets (IOT) est en préparation.
Olivier Bellin, magazine Solutions Numériques et Channel : Pourquoi des leaders comme Lexmark et HP ont-ils arrêté tout ou partie de leurs gammes d’imprimantes en jet d’encre ?
Arnaud de Seyssel, VP Europe du sud de Lexmark, un important fournisseur de système d’impression :
Le jet d’encre est-il encore une technologie rentable sur le segment Entreprise ? Pas sûr, raison pour laquelle Lexmark l’a arrêté il y a 8 ans sur notre gamme professionnelle.
Quelles sont les priorités de Lexmark et de ses revendeurs en 2022 ?
Lexmark travaille pour 2022 sur la mise en place de nouveaux outils en mode cloud afin d’améliorer la gestion de leurs parcs d’imprimantes. C’est une demande de nos partenaires, et des bureauticiens en particulier. Lexmark pourra même aider ceux qui le souhaitent à la gérer. Précédemment, notre plateforme de gestion des services d’impression (MPS) était surtout accessible sur le direct et les gros déploiements. Je précise que notre outil de Cloud Fleet Management est déjà opérationnel depuis l’été 2021 pour la gestion et déploiement de parcs d’imprimantes.
Lexmark poursuit-il sa diversification dans d’autres secteurs que l’impression et la GED ?
Lexmark annonce en 2021 le lancement, en France, en Allemagne et aux États-Unis dans un premier temps, d’une plateforme pour gérer l’Internet des Objets (IOT). Elle est destinée aux clients finaux qui souhaitent développer l’IOT dans le secteur de l’Industrie, surtout dans une phase-pilote. Notre plateforme leur permet d’interconnecter leurs objets communicants et de développer leurs propres projets IOT avec l’aide des logiciels et de services d’ingénierie provenant d’une division dédiée chez Lexmark. Le groupe est légitime sur ce marché porteur. En effet, nous gérons déjà depuis une décennie environ 1 million d’imprimantes dans le monde grâce à notre plateforme MPS. Toutes ont des capteurs qui nous remontent beaucoup de données permettant d’assurer une vraie maintenance prédictive.
Lexmark est-il impacté lui aussi par les pénuries de composants pour livrer ses imprimantes ?
Oui. Lexmark a arrêté en 2021, pour des problèmes de disponibilité de certains composants, ses ventes dans le canal retail de notre imprimante Go Line, une laser d’entrée de gamme. Elles reprendront dès que la pénurie se terminera. Nos partenaires sont frustrés de ne pas pouvoir livrer toutes les imprimantes commandées. C’est la première fois en 30 ans que le secteur de l’impression enregistre une telle pénurie de produits. Nous devrions constatez une amélioration certaine en termes de disponibilités dès le 4e trimestre, avec une nette amélioration au premier semestre 2022, puis un retour quasi à la normale.
La part des ventes indirectes est-elle en progression dans le chiffre d’affaires de Lexmark en Europe ?
L’indirect est toujours en progression chez Lexmark, y compris dans les grands comptes, grâce aux bureauticiens notamment. Ce canal de vente en indirect représente désormais plus de 40 % de notre chiffre d’affaires et il enregistre une croissance à deux chiffres (10-15%) en France. Lexmark continue à passer en direct sur les contrats de service MPS sauf quand nous signons des alliances avec de grands corporate resellers.