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La crise pousse les entreprises du numérique à mettre les talents au centre de leurs préoccupations

Numeum
Les membres de Numeum ont le regard tourné vers l’avenir

Parmi les entreprises du numérique adhérentes de Numeum, les problématiques RH et de recrutement sont de plus en plus cruciales. Leurs pratiques évoluent.

La crise pousse les entreprises du numérique à mettre les talents au centre de leurs préoccupations. Les membres de Numeum se sont réunis le 21 septembre à Paris pour échanger sur leurs problématiques communes. Patrizio Faustini, DRH d’IBM France, témoigne de l’évolution de son travail avec la crise sanitaire : « il a fallu animer les équipes au quotidien, puis améliorer l’organisation du travail et signer un accord sur le télétravail, et enfin instaurer un dialogue direct pour recueillir les nouveaux besoins des employés. Aujourd’hui, il faut réfléchir au modèle hybride efficace dans la durée pour répondre aux besoins de l’employeur, des salariés et des clients. »
Chez Doctolib, dont l’activité a profité du boom des téléconsultations et des prises de RV pour se faire vacciner, le nombre de salariés a doublé en un an. « Deux tiers de nos 400 managers n’avaient pas managé avant. Nous les avons accompagnés pour bien encadrer le télétravail avec de l’écoute et du coaching pour les situations difficiles », explique Matthieu Birach, DRH de Doctolib.

Devenir des agents de talents

Face à la pénurie structurelle de candidats à certains postes, les entreprises changent de posture. Jonathan Amar, DG de l’ESN Deletec, fait dans la métaphore: « Le DRH devient comme un agent artistique, un agent de talents. » Matthieu Birach, DRH de Doctolib. ajoute : « Nous mettions trente jours à recruter. Nous travaillons aujourd’hui à pouvoir recruter en une semaine. La capacité à attirer les talents dépend aussi de la vitesse de notre processus de recrutement. »
Delphine Morandet-Thouviot, responsable d’agence chez i-com, spécialiste de la communication digitale, remarque : « Nous sommes plus compréhensifs avec les talents, il n’y a pas de question piège lors du recrutement. Nous gagnons en transparence, en expliquant de façon détaillée comment on travaille. »

Diversifier le recrutement

Les écoles d’ingénieurs et d’informatiques ne sont plus des creusets suffisants, alors même que le temps académique est déconnecté du temps économique, qui s’accélère et qu’il faut faire face à l’obsolescence rapide des compétences. Il s’agit à la fois de ne plus se priver ni des femmes ni des personnes en reconversion et de recruter aussi en niveau inférieur au baccalauréat, grâce aux formations. En 2020, plus de 10 000 emplois dans le numérique ont ainsi été couverts par des personnes en reconversion. Pour Katya Lainé, cofondatrice et PDG de l’éditeur de logiciels Kwalys et administratrice de Numeum, « il s’agit tout autant de travailler au reskilling – afin de reconvertir des personnes dont les compétences sont devenues obsolètes dans d’autres secteurs – qu’à l’upskilling, l’amélioration des compétences existantes des salariés de notre secteur, car certaines compétences techniques sont déjà obsolètes au bout d’un an. Les entreprises du numérique doivent avoir une approche responsable et coproduire des formations avec des institutions comme Pôle Emploi. »
Delphine Morandet-Thouviot, qui est aussi déléguée régionale Bourgogne Franche-Comté de Femmes du Numérique : « Le projet d’entreprise intéresse plus les femmes que le langage informatique que nous utilisons. Nous devons afficher clairement nos modalités d’accueil des femmes, faire témoigner les role models. Ensuite, une fois embauchées, il s’agit de fidéliser par la qualité de vie au travail, la reconnaissance, l’égalité salariale. »

Les entreprises du numérique sont de plus en plus accueillantes, elles vous tendent les bras.

 

Christine Calais