Accueil Enquête Data : des entreprises sensibilisées mais pas encore matures

Data : des entreprises sensibilisées mais pas encore matures

Datasulting, un cabinet de conseil spécialisé dans l’analyse, le traitement et la valorisation des données des entreprises, a présenté au salon Big Data & AI le premier Observatoire 2021 de la Maturité Data des entreprises en Île-de-France .
 
L’objectif de Datasulting, à travers cette étude, est de “démystifier l’usage des données en entreprise, d’identifier les freins et le niveau de culture data, pour réussir à acculturer les décideurs“, a expliqué Gaël Philippe, président et co-fondateur du cainet de conseil. Il s’est associé à Paris&Co (l’agence de développement économique et d’innovation de Paris et de la métropole,), I’IDATE, Unimev, EPSI, MEDEF, CPME, Office du tourisme et des congrès, Ordre des experts comptables et EBP pour mener cette étude qu’il a présenté lors d’un atelier “data driven” organisé dans le cadre du salon BIG DATA & AI PARIS ce mardi 28 septembre au Palais des Congrès. Le rapport porte sur 5 axes : potentiel data, stratégie data, gouvernance data, compétence data et culture data.
Résultats ? Près de 80 % des répondants pensent pouvoir améliorer leur performance grâce à l’exploitation de leurs données, que celles-ci proviennent d’un logiciel comptable, d’un ERP, d’un CRM, d’une solution de gestion de la production, des ventes, de la paie ou encore du SAV. Ces décideurs n’ont cependant pas vraiment transformé l’essai avec 2/3 des entreprises interrogées qui utilisent encore les tableurs comme Excel ou Google Sheet comme outil de pilotage, et non un logiciel dédié. 35 % néanmoins ont prévu de mettre en place des solutions numériques dans les 12 prochains mois.

La data doit garder un pied dans l’opérationnel

Près de 6 % des répondants à l’étude déclarent même vouloir recruter un Data Scientist. Mais ce recrutement ne doit pas être effectué trop en amont, selon Véronique Vaslot, Chief Data Officer et Responsable Data Marketing chez EBP Informatique, qui a fait appel à Dataconsulting pour devenir une entreprise “data driven”: “Il faut comprendre le passé, lister les problématiques, voir le potentiel des données avant de recruter un Data Scientist et vouloir faire du machine learning ou des prédictions. C’est comme recruter un plaquiste alors que les fondations ne sont pas construites.”
Véronique Vaslot

Pour Véronique Vaslot, les clés de la réussite d’un projet data résident d’abord dans sa gouvernance : “La data doit garder un pied dans l’opérationnel pour réaliser des statistiques cohérentes et ne pas se retrouver dans les projets data qui échouent. C’est pour cela que j’ai tenu à partir du besoin métier, à être rattachée au marketing pour être vraiment au fait des problématiques opérationnelles de l’entreprise.

Autre frein mis en évidence lors de cet atelier : la peur de la data, corroborer par ce chiffre de l’étude : pour près de 23 % des répondants, la donnée ne doit pas prendre le pas sur l’humain. Il faut alors faire preuve de pédagogie et rassurer. “Il faut rappeler aux équipes que la data n’est pas un cerveau humain, elle n’est pas capable de prendre des décisions complexes, ni de comprendre le métier”, a expliqué Véronique Vaslot.
François Teyssier, directeur Club Essor Innovation (ETI et PME de croissance) chez Paris&Co a invité les PME et ETI franciliennes à s’inspirer des startups. Selon lui, “ces dernières sont souvent très matures en termes de data par nature“. ”