(AFP) – Les autorités autrichiennes ont annoncé mercredi l’ouverture d’une enquête après la fuite de dizaines de milliers de résultats de tests positifs au Covid-19 dans la province du Tyrol.
Au total, 24 000 documents, incluant les noms, adresses et autres données personnelles, dont ceux de plusieurs responsables politiques connus, ont été divulgués à des médias, selon la Commission de protection des données. “L’investigation en est à ses débuts”, a déclaré à l’AFP son directeur adjoint Matthias Schmidl, précisant qu’il était trop tôt pour savoir ce qu’il s’était passé exactement.
“Victime d’un piratage informatique”
Selon la chaîne publique ORF et le quotidien Der Standard, qui ont accédé à la liste, c’est l’ancien directeur de la compagnie HG Lab Truck (filiale de HG Pharma), chargée d’effectuer les tests dans le Tyrol, qui est responsable de cette fuite. Il a expliqué avoir envoyé les données dans un courriel le 11 août à un technicien extérieur à l’entreprise, sous forme de tableaux Excel cryptés, mais a nié toute faute, assurant avoir été victime d’un piratage informatique. Avant cette affaire, HG Lab Truck, qui avait décroché le contrat des autorités locales sans passer par un appel d’offres, avait essuyé des critiques sur la fiabilité des tests.
Dans un communiqué, le gouvernement du Tyrol a condamné ce nouvel épisode, se disant attaché à “des normes de sécurité élevées pour la protection des données“, et annoncé une action en justice “s’il s’avère que les données ont bien été transmises à des tiers contrairement aux engagements pris“.
La région montagneuse du Tyrol avait déjà été montrée du doigt au printemps 2020, quand des milliers de touristes, séjournant dans des stations de ski bondées au tout début de la pandémie, avaient contracté le coronavirus. Une dizaine d’entre eux accusent désormais les autorités autrichiennes de négligence pour avoir tardé à réagir quand les premiers cas ont été détectés, puis pour avoir précipité la catastrophe en leur demandant d’évacuer en urgence les lieux, dans la panique et le chaos. Une première plainte, déposée par la veuve d’un septuagénaire mort après avoir été contaminé à Ischgl, sera examinée le 17 septembre à Vienne.
Parallèlement, cinq responsables sont visés par une enquête, dont le maire d’Ischgl, pour “administration intentionnelle ou par négligence de maladie transmissible ayant porté atteinte à l’intégrité physique ou psychique d’autrui“.