La pénurie de bons profils est aussi importante qu’avant la crise sanitaire, et les salaires toujours attractifs dans les métiers digitaux, qu’ils soient techniques, commerciaux ou marketing.
Le marché du travail dans le secteur numérique ne connaît pas de crise, selon Urban Linker, cabinet de recrutement spécialisé dans le numérique. Il a tiré de son activité en 2020 de recherche, d’analyse et de recrutement pour ses clients plusieurs études sur les salaires, qu’il a publiées en juillet dernier, respectivement dans les métiers techniques, vente et marketing. Les salaires moyens publiés sont des médianes de salaires bruts annuels (part fixe et part variable éventuelle comprise).
Le cabinet donne d’abord quelques tendances globales sur l’année 2020. Les candidats souhaitent de plus en plus rejoindre des projets avec du sens, souvent dans les champs social et environnemental. Sur un marché en tension, l’expérience candidat est un facteur clé de succès dans la compétition pour les talents. Offrir au candidat de quoi se projeter dans l’entreprise est devenu un enjeu fondamental alors que les recrutements ont été effectués à distance.
Avec la nécessité de s’adapter rapidement en ces temps de crise, 70% des employeurs se disent prêts à recruter un profil junior principalement sur la base de ses soft skills. Sont particulièrement prisées l’agilité, la flexibilité, l’intelligence émotionnelle, la ténacité et la curiosité.
Le télétravail partiel s’est rapidement installé et est devenu une norme, n’impactant pas les rémunérations de manière significative.
Des tech de plus en plus recrutés en full remote
Si encore peu de recrutements dans les métiers tech ont été effectués en 2020 pour des postes en télétravail à 100 % (6,4 % en région, 13,2 % en Ile-de-France), ils sont 18 % en région en 2021. La tendance émergente se confirme donc clairement.
Du côté des métiers tech effectués à Paris et petite couronne, les profils recrutés ont en moyenne six années d’expérience pour un salaire médian de 54 586 euros par an, contre sept ans d’expérience pour un salaire médian de 50 451 euros par an. Plus d’un quart des candidats recrutés ont fait une école d’ingénieur, et près d’un cinquième une école d’informatique. Par exemple, un développeur full stack senior (six ans d’expérience ou plus) sera recruté à un salaire de 58 000 euros. Un data scientist senior obtiendra quant à lui 75.000 euros.
En région, dans les grandes villes, où le coût de la vie, en particulier immobilier, est moindre, les salaires sont environ 25% inférieurs au marché parisien. Les profils recrutés ont en moyenne 6,2 ans d’expérience pour un salaire moyen de 43.466 euros. Dans les villes moyennes, le salaire est 8,6% moins élevé.
L’avènement de l’inbound marketing
Les experts en content management, marketing automation et lead generation seront encore particulièrement sollicités cette année, prévoit le cabinet.
En Ile-de-France, un chef de projet digital confirmé (4 à 8 ans d’expérience) peut prétendre à une fourchette de salaire annuel de 38 à 48 KE. Les recruteurs franciliens proposent, à même niveau d’expérience, 35 à 45 KE à un community manager, 48 à 60 KE à un responsable SEO, 50 à 65 KE à un growth hacker ou à un growth manager, et enfin 60 à 85 KE à un chief marketing officer (CMO) et à un chief digital officer (CDO).
Profession chasseur
En 2021, analyse Urban Linker, les recruteurs recherchent dans le domaine commercial principalement des profils de chasseurs qui peuvent aider à regagner des parts de marché, après une année 2020 difficile. Un account manager junior est recruté en Ile-de-France dans une fourchette de 30 à 40 KE de salaire annuel, un directeur clientèle confirmé (3 à 6 ans d’expérience) dans une fourchette de 45 à 56 KE, un directeur commercial senior (6 ans d’expérience et plus) dans une fourchette de 80 à 150 KE.
L’étude ne nous dit toutefois pas s’il y a une différence entre un bon chasseur et un mauvais chasseur…
Christine Calais