(AFP) – Le gouvernement a annoncé jeudi qu’il consacrerait 1,4 milliard d’euros sur trois ans au “partage sécurisé des données de santé entre professionnels et patients” afin de généraliser à toute la France en janvier la plate-forme “Mon espace Santé” qui inclura le dossier médical partagé (DMP).
Présenté comme “le projet phare de la feuille de route du numérique en santé” du gouvernement, cet espace personnel doit comporter également à terme une messagerie sécurisée, un agenda de santé et un catalogue d’applications référencées par l’État, a précisé la délégation ministérielle au numérique en santé (DNS) lors d’une conférence de presse.
Ce dispositif a été prévu dans la loi Buzyn de 2019 et a commencé d’être expérimenté dès juillet dans trois départements. Il est créé par défaut pour tous les assurés qui disposent d’un délai d’un mois pour s’y opposer. Il comprend le DMP relancé fin 2018 après 15 années d’échecs en série. Ce carnet de santé numérique permet de conserver et sécuriser les informations de santé d’un patient, qui peuvent du coup être partagées d’un professionnel de santé à l’autre, en ville, en laboratoire comme à l’hôpital. Aujourd’hui, “on a passé la barre des 10 millions” de DMP créés, a affirmé Dominique Pons, pilote de la DNS.
Un investissement total de 2 milliards d’euros
Grâce à l’investissement détaillé jeudi et annoncé dans les accords de Ségur signés en juillet dernier, “d’ici 2 ans, l’ensemble des logiciels utilisés par les professionnels de santé seront compatibles avec Mon Espace Santé“, a précisé la DNS dans un communiqué. Au total, le volet numérique du Ségur prévoit un investissement de 2 milliards d’euros, entièrement financés par le plan de relance européen. Sur deux ans, 1,4 milliard seront ventilés notamment entre le financement et le pilotage des infrastructures et des équipements. Et sur cinq ans, 600 millions seront fléchés sur les établissements médico-sociaux, entre autres pour la modernisation de leurs équipements.