Assurer la disponibilité et la qualité de service délivré aux utilisateurs d’applications devient nettement plus compliqué dès lors que celles-ci sont déployées en environnement hybride et multicloud. C’est le défi que doivent relever les solutions de CMP (Cloud Management Platform).
Après une large vague d’adoption des grands Clouds publics, notamment des hyperscalers et de tiers 2 tels qu’OVH, Oracle ou IBM Cloud, les entreprises ont porté plus ou moins 20 % de leurs workloads et de leurs applications dans le Cloud public et conservent encore 80% de leur IT en on-premise. Une coexistence qu’il faut désormais gérer, comme l’explique Alexandre Signoret, AI for IT, AIOps, Hybrid Management WW Sales chez IBM : « Les clients ont aujourd’hui en moyenne 8 fournisseurs Cloud et le multicloud est une réalité pour eux. La direction générale fait généralement un choix structurant d’un Cloud provider mais en parallèle à ce choix les Business Units ont besoin de services SaaS et d’environnement Cloud plus particuliers, AWS pour ses coûts attractifs, IBM et Google sont plus avancés sur le volet IA, IBM a une approche innovante pour le secteur financier, etc. C’est la raison pour laquelle les entreprises doivent gérer plusieurs Clouds et un Cloud privé souvent pour des raisons de gouvernance de la donnée. »
Le CMP, un outil d’unification et d’indépendance
Face à ce besoin, un nouveau marché a émergé, celui des solutions de CMP (Cloud Management Platform), à la convergence entre des acteurs venus de l’ITSM, de l’ITOM et de l’APM, ainsi que du SAM (Software Asset Management) et des solutions pure-player venues du Cloud. Avec leurs multiples fournisseurs Cloud, les DSI n’ont pu que constater que chaque fournisseur Cloud a finalement constitué un silo vertical dans son système d’information : Chacun dispose de son environnement DevOps associé, de ses propres outils de monitoring. Le rôle de la CMP est donc d’unifier toutes les API de management propriétaires des fournisseurs Cloud mais aussi les outils de gestion des infrastructures on-premise.
Les plateformes CMP assurent des fonctions de provisioning et d’orchestration des ressources qu’elles soient dans le Cloud ou dans le datacenter de l’entreprise, l’observabilité et le monitoring de celles-ci, un volet gestion des coûts et FinOps et, pour certaines, l’aspect sécurité de ces ressources. Elles constituent donc un moyen d’industrialiser les processus IT sur toutes les plateformes, source d’économies de ressources “Ops” toujours difficiles à trouver, mais aussi un moyen de réduire le “vendor lock-in” avec les fournisseurs Cloud.
Pour Alexandre Signoret, la difficulté posée par les silos “Cloud” est d’obtenir une vision globale des multiples composants d’infrastructure vis-à-vis des applications. « Avec l’hybride et le multicloud, et l’hyper-fragmentation des applications en composants logiciels, la complexité est telle qu’une CMP doit apporter d’une part des fonctions d’IA afin d’aider les équipes de développement et les opérations et une plus grande automatisation.»
IBM mise sur Watson pour simplifier la tâche
Avec son IBM Cloud Pak for Watson AIOps, IBM mise sur Watson pour simplifier la tâche des Ops et les chiffres avancés par l’éditeur sont édifiants : réduction de 50 % des coûts d’opération, accélération dans la mise à disposition des applications de l’ordre de 30%.
Pour renforcer son offre packagée sur le volet automatisation et Cost Management, IBM a réalisé l’acquisition de Turbonomic en avril 2021 et dopé son offre avec des solutions reconnues issues de l’Open Source. Ce Cloud Pak permet ainsi le monitoring d’infrastructure avec notamment Grafana, intègre nativement avec les outils APM d’IBM et Instana pour le volet observabilité. L’application Ressource Management du Cloud Pak est interfacée directement avec Turbonomic. « Turbonomic nous permet d’aller jusqu’à FinOps et l’optimisation des coûts d’infrastructure avec des ROI très impressionnants. Dans un “Move to Cloud”, l’infrastructure Kubernetes est encore relativement nouvelle, les équipes sont peu aguerries aux meilleures pratiques et il y a beaucoup de surallocation de ressources pour les clusters et les nœuds Kubernetes. Cette approche est aussi vraie sur les VM et les instances IaaS des Clouds publics. Une solution telle que Turbonomic permet de les visualiser immédiatement » conclut le responsable.
Une infrastructure hybride sans couture, c’est maintenant possible
Autre poids lourd du logiciel à se positionner sur ce marché des solutions CMP, VMWare. Acteur majeur des plateformes Cloud privées des entreprises, l’éditeur de Palo Alto accompagne aujourd’hui ses clients vers l’hybride avec sa suite vRealize Automation.
La solution qui permettait aux entreprises de déployer des workloads sur leur propre datacenter leur permet aujourd’hui de le faire dans le Cloud public et sur l’ensemble des environnements d’exécution hybrides. « Nos clients veulent tirer parti du Cloud public en faisant évoluer leur système d’information, faire monter en gamme leur existant et migrer des applications vers le Cloud public » explique Vincent Meoc, Lead Cloud Management Pre Sales chez VMware. « Nous les aidons en cela avec la suite vRealize Automation, mais nous les aidons aussi dans cette transition vers le Cloud public via nos partenariats avec les acteurs du Cloud public. Chez chacun d’eux il y a maintenant un “bouton VMware” qui donne accès à un environnement VMware complet similaire a celui qui est déjà en production chez nos clients et qui permet de basculer très simplement des workloads d’un côté ou de l’autre et les amener au plus près des ressources natives du fournisseur Cloud. Le “sans couture” entre VMware et AWS fonctionne très bien et fonctionne tout aussi bien avec Google Cloud Platform, Oracle Cloud, IBM et Azure. » Pour VMware, la promesse de pouvoir déplacer les workloads d’un environnement Cloud à un autre est aujourd’hui tenue et fait désormais partie du quotidien des clients de l’éditeur.
Eric Marin,
CTO de VMware
« vRealize Automation (vROps) est maintenant délivré sous forme de service SaaS »
« Notre offre de Cloud Management Platform a énormément évolué ces dernières années afin d’adresser les nouveaux besoins. Toujours disponible en mode on-premise, vRealize Automation (vROps) est maintenant délivré sous forme de service SaaS et assure la gestion des clusters Kubernetes ainsi que l’observabilité et la gestion de la performance des applications en environnement totalement multicloud. En outre, notre suite répond à un besoin fort de nos clients de pouvoir gérer des workloads, qu’il s’agisse de VM, de conteneurs quelle que soit la localisation où elles sont instanciées. Enfin, nous accompagnons nos clients dans la gestion des workloads qui ont été migrées ou développées sur des souches à base de conteneurs et gérées par des clusters Kubernetes.
Cet accompagnement sur les conteneurs s’étend aujourd’hui jusqu’aux outils de modernisation des applications avec nos solutions Tanzu. La brique TMC (Tanzu Mission Control) vise à répondre aux besoins des entreprises qui instancient des centaines, des milliers de clusters et de nœuds Kubernetes pour faire face à leurs besoins métiers, avec des clusters on-premise, d’autres chez AWS ou Azure. Dès l’instant où des applications sont déployées dans des conteneurs sur des clusters Kubernetes dans le Cloud, Tanzu Mission Control apporte une vue applicative et des outils pour gérer ces workloads de manière industrialisée. »