Afin d’accélérer encore l’impact de la Grande Ecole du Numérique, qui propose 500 formations labellisées et qui a déjà formé 31 000 personnes, le gouvernement a annoncé ce jeudi 20 mai une nouvelle feuille de route.
« Le numérique, selon les dernières estimations, c’est plus de 500 000 personnes, ce qui signifie que le numérique en France aujourd’hui emploie plus de gens que le monde de l’aéronautique, a souligné Cédric O. Donc, c’est un secteur qui recrute énormément et on doit faire en sorte, pour des raisons d’égalité d’abord, que tout le monde puisse y avoir accès ».
Présentée par le secrétaire d’Etat chargé de la Transition numérique et des Communications électroniques et par Elisabeth Borne, ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion, la feuille de route prévoit le déploiement de quatre nouveaux projets à compter du 20 mai 2021.
Un marché public de services de formations inclusives aux métiers du numérique, doté d’un budget de 90 millions d’euros, a été lancé par Pôle emploi afin de financer 10 000 nouvelles entrées en formation d’ici à fin 2022.
« La GEN apportera à Pôle emploi toute son expertise en matière de sélection, de suivi et d’évaluation des formations qui débuteront à la rentrée prochaine », déclare Elisabeth Borne.
Afin d’enrichir l’offre de formations labellisées, la feuille de route prévoit par ailleurs le lancement d’un nouvel appel à labellisation qui donnera notamment la priorité aux formations implantées dans des quartiers prioritaires de la ville ou dans des zones de revitalisation rurale ainsi qu’à celles accueillant une part importante de femmes.
4 millions d’euros pour le sourcing, l’accompagnement et les pédagogies innovantes
La feuille de route lance également un appel à projet « Innovation » dont l’objectif est de cibler les projets innovants visant à mieux sourcer, former et accompagner les publics de la GEN tout au long de leur cursus et de leur insertion professionnelle. Doté d’une enveloppe de 4 millions d’euros, il soutiendra 100 projets cette année et le même nombre en 2022.
Enfin, le plan prévoit la mise en place d’un observatoire national de l’offre de formation et des compétences numériques. Son rôle sera d’identifier les besoins dans les territoires pour mieux les anticiper et leur apporter une réponse adaptée.
« Trois quarts des personnes en formation avec la GEN trouvent ou retrouvent un emploi dans les 6 six mois après leur parcours. Ce résultat est d’autant plus significatif que les formations s’adressent à un public jeune, peu ou pas qualifié et à des habitants des quartiers prioritaires de la ville ou des zones de revitalisation rurale. Donc, de façon générale à des personnes qui rencontrent des difficultés en termes d’insertion », souligne Elisabeth Borne. Une certain nombre des apprenants continuent, eux, leur parcours de formation après la GEN.
Insister sur les soft skills
« Pour le reste, estime la ministre, je pense qu’il faut mettre l’accent dans nos formations sur le sujet des soft skills car la capacité à appréhender le monde de l’entreprise et à s’y insérer ne se réduit pas à des connaissances techniques. Cela permettra d’augmenter encore le taux d’insertion dans l‘emploi ».
Elle estime que la GEN est encore plus importante en cette période de crise, et de sa sortie, alors que la transformation de l’économie s’est accélérée, que les entreprises attendent de plus en plus de leurs salariés qu’ils aient des compétences numériques et que certains secteurs recrutent fortement. « Les chiffres sont assez vertigineux, que ce soit dans la cybersécurité, le Cloud, l’intelligence artificielle ou l’analyse data », note-t-elle. Selon la ministre, le bilan à mi parcours du Plan d’Investissement dans les Compétences (PIC) du gouvernement a notamment permis une progression de 70 %, entre 2017 et 2020, des entrées en formation dans le numérique.
Patricia Dreidemy