C’est un VivaTech réinventé, selon les termes de Maurice Lévy « à la fois en présentiel et en digital, ce que certains appellent phygital », qui aura lieu porte de Versailles du 16 au 19 juin prochain
VivaTech, qui avait dû jeter l’éponge en 2020, comme nombre d’événements dans le contexte de la crise sanitaire, revient cette année dans un format hybride pour sa cinquième édition. Il conjugue plusieurs éléments : la présence de plus 500 exposants, dont 70 à 80 % ont choisi une expérience à la fois digitale et physique dans le hall 1 de la porte de Versailles, la diffusion en live et en différé de nombreux contenus qui resteront accessibles tout au long de l’année, ainsi que des multiplex depuis trois continents (Asie du Sud, Amérique du Nord et Afrique).
Crise sanitaire oblige, le nombre de visiteurs sera limité. Un pass donnant un accès à l’exposition pour un seul jour est mis en vente.
« C’est pour cette raison qu’une journée a été ajoutée, explique Julie Ranty, la directrice générale de VivaTech. Pour que l’expérience des visiteurs soit la plus confortable et la plus sécuritaire possible ».
Cinq grandes thématiques vont rythmer les quatre jours de VivaTech : « La technologie au service de la planète », « La technologie au service de la société », « Les innovations qui façonnent le monde de demain (« Tech to Watch ») », « Scaling up, pour accélérer l’émergence de champions européens de la tech », et enfin « Future of work et transformation digitale en faveur de la reprise économique ».
La tech au service de l’inclusion
Dans la thématique « La technologie au service de la société », VivaTech lance la troisième édition du « Female Founder Challenge ». « Ce concours vise à réduire l’écart et le problème d’accès aux financements des femmes créatrices de startups. Si elles ne sont que 8 % à la tête de startups, elles ne totalisent que 3 % des fonds levés », constate Julie Ranty. Les lauréates bénéficieront d’une mise en relation directe avec les plus grands investisseurs pour accélérer la croissance de leur startup.
Le « Mega Women & Girls in Tech » se tiendra par ailleurs le samedi 19 juin (journée grand public), en ligne et en présentiel, en France mais également à l’étranger. Ce grand rassemblement de femmes et de jeunes filles dans le domaine de la tech est organisé sous l’impulsion de BNP Paribas, Simplon et Digital Ladies & Allies, en partenariat avec l’ensemble des réseaux et collectifs de femmes de la tech. Women and Girls in Tech (#WoGiTech) est né d’une volonté de démocratiser le numérique dans une approche intergénérationnelle.
Enfin, les jeunes ayant été l’une des populations les plus frappées par la crise sanitaire et économique, VivaTech a mis en place plusieurs initiatives à leur égard. « Un jeune sur cinq n’était ni en emploi ni en formation au premier trimestre 2021, affirme Julie Ranty. Nous sommes convaincus que par l’innovation et la technologie, on peut les aider à remettre le pied à l’étrier ».
En premier lieu, VivaTech s’est associé avec OpenClassrooms pour former 1 000 jeunes aux métiers du digital, à distance et en physique le samedi 19 juin. La deuxième initiative vise à suivre la grande cause de make.org, « une chance pour chaque jeune », présente en 2018 sur VivaTech, qui sera enrichie d’un hackathon dédié à la jeunesse. La troisième édition du « Next Startupper Challenge », qui a pour but de soutenir l’entreprenariat étudiant, constitue la dernière action.
Des startups aux scaleups
« Quand VivaTech est né il y a cinq ans, le gros enjeu était de faire en sorte que de plus en plus de startups se créent, raconte Julie Ranty. L’enjeu aujourd’hui est de les accompagner dans leur croissance, de leur donner accès à des tickets de financement suffisamment ambitieux et à un réseau de talents leur permettant de gérer leur hypercroissance et leur stratégie de conquête à l’international. Le défi consiste également à fluidifier la relation entre les startups et les corporate afin de les aider à développer leur business ». C’est pour cette raison que Vivatech a lancé en 2021, dans le cadre de la thématique « Scale up », une nouvelle campagne de challenges de start up. « 60 % des candidatures viennent de l’international, avec les Etats-Unis, Israël et le Royaume-Uni au Top 3 », souligne la directrice générale de VivaTech.
Dans la thématique « scale-up », VivaTech annonce également la troisième édition du prix « Next Unicorn Awards ». Les finalistes seront choisis dans le « Top 100 2021 », une liste de 100 scaleups européennes sélectionnées pour leur potentiel à devenir des licornes. Elle a été établie en partenariat avec cinq grands fonds d’investissement internationaux et la banque d’affaires et société d’investissement GP Bullhound. « Dans cette liste, trois secteurs se distinguent : les logiciels SaaS, la fintech et le e-commerce », note Julie Ranty.
Reprise économique et futur du travail
Enfin, dans le cadre de la thématique « Scale up », VivaTech accueillera cette année « Scale-Up Europe ». « Cette initiative, lancée en mars par le président de la République, a pour objectif de réfléchir à la manière de créer davantage de champions du numérique en Europe au travers d’une meilleure attraction des talents, d’une meilleure collaboration entre startups et grands groupes et d’un investissement renforcé dans les deeptech », explique la directrice générale de VivaTech. « Scale-Up Europe », qui rassemble plus de 150 fondateurs de scaleups, investisseurs, chercheurs, corporate et institutionnels, présentera la synthèse de ses recommandations à VivaTech.
Dans la thématique « Future of Work et transformation digitale en faveur de la reprise économique », de grand CEO viendront témoigner de la manière dont ils ont du s’adapter durant ces douze derniers mois de crise et partageront leur expérience et leurs projets de déploiements dans les années à venir pour leurs entreprises.
VivaTech a également prévu des conférences sur le futur du travail, ainsi que la présentation d’innovations. « Nous avons tous été transportés du jour au lendemain dans un nouveau mode de travail et de collaboration qui pose de grandes questions sur la culture d’entreprise, le recrutement de talents et les enjeux de cybersécurité accrus par ce contexte », affirme Julie Ranty.
Patricia Dreidemy