L’éditeur Oodrive, un spécialiste de la gestion des données et des contenus, rachète en avril son concurrent Sell&Sign, l’éditeur marseillais d’un logiciel de signature électronique développé et commercialisé par Calinda Software.
La concentration dans le secteur de la signature électronique s’accélère en France alors que seules 8% des entreprises françaises l’utilisent. Mais son utilisation a explosé avec le recours massif au télétravail en 2020 dans les entreprises.
Deux entreprises et solutions complémentaires
Co-fondée en 2014 par Alexandre Mermod et Sébastien Bassompierre, Sell&Sign édite un logiciel de signature numérique tout-en-un, comprenant la numérisation des contrats, leur mise en conformité, la collecte de données, ainsi que la possibilité de faire signer des documents à distance. Son logiciel est édité par Calinda Software, qui développe des solutions de collaboration pour les entreprises depuis 2007. Contrôlé par Mermoddity, la holding d’Alexandre Mermod, Calinda Software /Sell&Sign n’annonce pas de chiffre d’affaires depuis 2011.
La solution Sell&Sign vient compléter Oodrive_sign, la plateforme collaborative d’Oodrive, éditeur parisien qui prévoit de devenir l’un des acteurs significatifs de la e-signature en Europe à horizon trois ans, comme le confirme Stanislas de Rémur, PDG et co-fondateur d’Oodrive : « Au-delà d’une opération stratégique qui symbolise notre volonté de créer une alternative pérenne et attractive pour la donnée sensible au niveau européen, il s’agit également d’une communion d’idées et de valeurs. ». Le développement d’Oodrive est soutenu financièrement depuis 2017 par Tikehau Capital, Nextstage et Matignon Investissement. En 2012, Oodrive avait déjà racheté Cert, un autre spécialiste de la signature électronique.
La signature électronique, composante majeure de la transformation digitale des entreprises
Selon Oodrive, « l’e-signature s’est ancrée en 2020 dans les besoins fondamentaux des organisations : de “nice-to-have”, elle est devenue un “must-have” critique pour la performance des entreprises. Son attractivité fait écho à la prévalence du télétravail, adopté très rapidement dans un contexte bouleversé par la pandémie ». Paradoxalement, Oodrive remarque que seules 8% des entreprises françaises ont à ce stade franchi le cap de la signature 100% électronique, tandis que 45% des grands comptes utilisent encore exclusivement la signature papier.
Cette évolution des pratiques a eu des incidences sur le marché mondial de la signature électronique dont la croissance devrait afficher +25% par an, pour atteindre d’ici à 2024 un chiffre d’affaires global de 3,7 milliards de dollars, dont 969 millions générés en Europe. En France, ce chiffre devrait être porté à 180 millions d’euros en 2024, soit une évolution de +140% par rapport à 2020.