La Direction d’IBM France a communiqué fin mars aux salariés quelques chiffres concernant sa future scission en deux entités, dont IBM et NewCo, prévue fin 2021. En amont, IBM France aurait provisionné 212 millions d’euros pour son nouveau plan social (PSE).
Y compris en France, IBM prévoit toujours de scinder fin 2021 ses activités en deux entités, IBM et NewCo (les activités infogérance d’IBM GTS). Il se confirme qu’une entité NewCo France serait tout d’abord créée en tant que filiale à 100% d’IBM. Ensuite, selon les syndicats, les quelques 1310 salariés d’IBM GTS-IS et assimilés choisis après le plan social (PSE) en cours y seront ensuite transférés, vers début septembre 2021 probablement. Puis la filiale sera ensuite séparée d’IBM avant la fin 2021 pour devenir une société indépendante cotée en bourse.
1310 est un chiffre théorique pour l’instant. Car il s’agit selon les syndicats du nombre de salariés qui seraient transférés « obligatoirement » par IBM en utilisant l’article 1224-1 du code du travail relatif au transfert des contrats. Il se décomposerait de la manière suivante d’après la CFDT : 1193 salariés proviendraient de la division IBM GTS-IS et 117 salariés d’autres divisions, dont l’activité bénéficiant à GTS-IS est supérieur à 70%.
Environ 425 suppressions de postes sont envisagées…
L’effectif mensuel moyen dIBM France est passé sous la barre des 5000 salariés à fin 2020. Or, le nouveau plan social (PSE) et la scission en cours vont encore quasiment diviser par deux ses effectifs en 2021. Côté PSE, le géant américain, qui souhaite se concentrer sur le Cloud et céder les activités infogérance d’IBM GTS au sein de NewCo, supprimerait 1 251 postes en France, dont 425 sur les 1218 salariés d’IBM GTS-IS. Le rendu de l’expertise sur la scission serait présenté au Comité Social et Économique Central (CSEC) début avril.
… Si la Direccte ne retoque pas le PSE d’IBM à 212 M€
Mais mi-mars, l’inspection du travail (Direccte) a déclaré qu’elle ne prendra pas en compte un accord partiel dans lequel les mesures involontaires n’apparaissent pas dans le plan social d’IBM et qu’elle rentrera en conséquence dans un processus d’homologation du livre I unilatéral. Ce faisant, la direction d’IBM France risque de voir son PSE retoqué.
IBM France a mis à disposition des élus du CSEC ses résultats financiers de 2020, qui affichent un déficit de 183 millions d’Euros. La CFDT estime qu’IBM comptabilise des charges exceptionnelles sans précédent en 2020 : 237,8 millions, contre 84 M€ en 2019. Le syndicat estime que la filiale française du constructeur a provisionné 212 millions d’€ pour son PSE très avantageux de 2021.