L’hébergeur OVH Cloud signale le 20 mars avoir été victime le 19 mars au soir d’une alerte au feu provenant de batteries inutilisées dans l’une des pièces de son datacentre SBG 1, qui ne rouvrira pas. Ses serveurs seront dispatchés dans d’autres datacentres du groupe.
Toujours très transparent dans sa communication autour du récent incendie de son datacentre de Strasbourg, Octave Klaba, le président et fondateur de l’hébergeur OVH Cloud, a annoncé le 20 mars à 19H sur les réseaux sociaux qu’il « a eu de la fumée dans une chambre inutilisée de SBG1. Nous arrêtons SBG1+SBG4 et nous avons appelé les pompiers pour identifier la cause profonde. Le pompier a arrêté la fumée qui provenait des batteries que nous n’utilisons pas. Plus d’infos demain. On arrête l’opération cette nuit ».
« Beaucoup de fumée sur les batteries, mais nous n’avions pas le feu »
Dans un nouveau message de mise à jour publié une heure plus tard, Octave Klaba indique qu’il y « avait beaucoup de fumée sur les batteries, mais nous n’avions pas le feu. La situation est maintenant sous contrôle ». A 22h le 20 mars, OVH Cloud précise que la pièce inutilisée avec les batteries inutilisées était en SBG 1 en face du datacentre SBG 2. « L’incendie dans SBG2 a probablement endommagé les batteries, mais la fumée a commencé seulement 10 jours après… » Pourquoi OVH Cloud n’a-t-il pas retiré, par précaution, ces batteries à risque une fois l’incendie maitrisé dans son datacentre ?
Un départ de feu potentiel qui aurait pu être évité ?
Eric Arbaretaz, le dirigeant du nouveau datacenter Thésée, estime que oui car les batteries électriques sont par nature inflammables comme il nous l’avait rappelé lors d’un article précédent : « Dans tous les datacenters standards, les batteries sont stockées dans des salles coupe-feu. Dans ce type d’installation, elles auraient été installées à l’intérieur ou à proximité des baies des serveurs. Au lieu d’onduleurs déportés et de transformateurs, on place des batteries, pour alimenter en courant continu si besoin, les serveurs. C’est une architecture originale d’OVH, inspirée du système « Open Compute » de Facebook. Une batterie, surtout vieillie, dégage de l’hydrogène et comporte des risques d’explosion. Selon moi, c’est l’origine du problème ». Octave Klaba a précisé dans son dernier post du 20 mars que ses équipes avaient commencé ce weekend à supprimer tout ce qui n’est pas nécessaire sur le site.
OVH a décidé de ne pas réouvrir SGB1
Par mesure de précaution, OVH a aussi décidé d’arrêter et de mettre en sécurité les ses datacentres SBG 1, 2 et 4, ce dernier devrait être remis en service le mercredi 24 mars. Quant à SBG3, la plupart de ces services sont rétablis progressivement dès ce lundi. Enfin, OVH Cloud a pris la décision ce weekend de ne pas réouvrir SGB1. L’hébergeur annonce un déplacement de ses serveurs sur d’autres de ses datacentres en France : Gravelines (GRA), Roubaix (RBX) et Strasbourg (SBG4) pour remise en service. La rédaction de Solutions Numériques renouvelle son soutien aux équipes d’OVH Cloud dans cette épreuve.