Aujourd’hui, le débat chez les clients ne se résume plus seulement à stocker des données primaires ou secondaire sur site versus dans le Cloud. Ils doivent aussi prendre en compte les différentes plateformes cloud (public, privé et hybride), dont les rapports coûts/bénéfices/niveaux de service sont différents. Ils peuvent donc impacter fortement la faisabilité et les coûts d’un projet de stockage ou de sauvegarde.
D’ailleurs, de nombreux clients revoient depuis 2020 leur stratégie d’hébergement et de stockage de leurs données, comme en témoigne le succès du Cloud public et hybride. Conscients de cette évolution, les fournisseurs de produits de stockage sur site leur proposent désormais d’étendre aussi leurs systèmes de stockage primaires et secondaires dans le cloud hybride.
Choisir le stockage dans le Cloud pour respecter certaines compliances
Face à l’inflation exponentielle des données, les entreprises choisissent le Cloud pour les stocker ou les sauvegarder (backup) à l’extérieur de leur système d’information. Ne serait-ce que pour respecter des contraintes réglementaires, financières, etc., ou pour créer des plans de reprise après sinistre plus économiques.
Moins qualitatives que la plupart des offres de stockage sur site ou dans un cloud privé, le faible coût de celles du cloud public séduit les entreprises pour archiver leurs données « froides » faiblement consultées. Et notamment les PME, qui bien que confrontées aux mêmes contraintes réglementaires, n’ont pas les moyens de s’offrir du stockage haut de gamme.
Attention aux prix de retrait des données et à leur réversibilité
L’archivage des données est souvent moins cher dans le Cloud que sur site, « à condition de ne pas avoir à les récupérer souvent. Sinon, le coût de rapatriement est bien plus cher que celui du stockage en lui-même parfois » prévient, Mathias Robichon chez NetApp.
« C’est ce que les experts appellent le phénomène Ingress/Egress : les données sont “gratuites” quand elles entrent dans le datacenter, mais elles sont facturées par l’opérateur cloud quand elles en sortent » rappelle Stéphane Berthaud, Veeam. Et son confrère Gabriel Ferreira, Pure Storage, d’ajouter : « Chaque Cloud possède également sa façon de les facturer. Le client a beau réaliser des projections, la note s’avère souvent plus élevée au final ».
Le prix du retrait des données peut être encore plus élevé si le client a opté pour leur redondance, géographique notamment, qui n’est pas toujours utile pour la sauvegarde des données secondaires. Vincent Barbelin chez Dell Technologies, conseille donc vivement aux entreprises « d’optimiser leurs instances et de réfléchir en amont d’un projet cloud à l’organisation des données à stocker ou à sauvegarder en fonction de leur valeur ajoutée pour l’entreprise. 90% des données mondiales ont moins de deux ans, ce qui rend difficile leur contrôle sans l’utilisation d’une stratégie, car elles n’ont pas la même valeur. Il y a souvent des doublons et de l’archivage non qualifié. Au-delà des gains en termes financiers, l’entreprise pourra ainsi industrialiser son projet et mieux gérer ses besoins en compétences et en maintien des installations en conditions opérationnelles ».
Enfin, comme ses pairs, il conseille aux entreprises de définir un Recovery Time Objective (RTO) pour savoir en combien de temps l’opérateur cloud peut restaurer contractuellement leurs données sauvegardées. Cela peut s’avérer utile si elle est confrontée à un crypto-locker ou si l’opérateur Cloud dépose le bilan…