Face à l’explosion de la volumétrie des données, les entreprises stockent davantage leurs données primaires dans le Cloud en 2021. Elles y sauvegardent aussi leurs pétaoctets de données froides, dites secondaires. Mais à quel prix, pour quelle qualité de service ? Et le stockage sur site a-t-il dit son dernier mot ?
L’utilisation du Cloud pour le stockage et la sauvegarde des données a pris de l’ampleur dès 2020, à cause du recours massif au télétravail dans les entreprises. Nous avons donc enquêté sur les raisons qui les poussent à considérer désormais le Cloud comme une alternative sérieuse aux installations de stockage sur site (on premise).
Laurent Garcia, responsable EMEA des fournisseurs de services chez Cohesity, confirme que davantage d’entreprises sont séduites par l’élasticité et l’évolutivité du Cloud, qui leur permet par exemple de réduire ou d’augmenter plus facilement, et à la demande, les ressources que sur site. S’y ajoute une vitesse de déploiement record. « Quand une société lançait un projet informatique il y a 15 ans, il lui fallait 3 à 6 mois pour le déployer. Aujourd’hui, quelques jours suffisent… ». Notre enquête a aussi révélé que malgré ses avantages (prix, évolutivité, temps de déploiement, etc.), le cloud possède aussi certains inconvénients (latence forte, sécurité, réversibilité, etc.).
Fuir les standards de facto du stockage sur site pour adopter ceux du… Cloud
En effet, les avantages du Cloud, qui a rebattu les cartes sur un marché du stockage très mature, ne doivent pas cacher certaines réalités, comme le rappelle Gabriel Ferreira, CTO France de Pure Storage : « Les acteurs historiques du stockage sur site ont peu apprécié au début la concurrence du cloud public. Ils ont argumenté sur ses problèmes de disponibilité, de confidentialité des données, etc. Avant de réaliser qu’ils devaient eux aussi s’adapter aux nouvelles attentes des clients, qui se sont intéressés au cloud pour des questions de coûts et de flexibilité au début, mais aussi parce qu’ils ne voulaient plus se voir imposer un ou plusieurs standards propriétaires de la part des fournisseurs de stockage historiques ».
Ce qui n’a pas empêché ces mêmes clients de dépendre alors d’autres standards techniques de facto, mais dans le cloud cette fois… Par exemple, les services cloud S3 ou Glacier d’Amazon Web Services sont devenus des références mondiales en matière de stockage et de sauvegarde abordables, comme le constate Nicolas Groh, CTO Europe de Rubrik : « AWS a réussi à imposer au marché son protocole Simple Storage Service (S3) comme un standard de stockage de facto car il était plus simple que celui des concurrents sur site ».
Les conseils pour réussir son stockage
dans le Cloud
- Etablir une stratégie de stockage en amont
- Distinguer le stockage de la sauvegarde des données critiques
- Comprendre la différence entre stockage objet, bloc et de fichier
- Prendre le temps d’étudier les tarifs, souvent obscurs, dont les options peuvent faire exploser l’addition finale.
- Faire appel à un prestataire extérieur
- Former les équipes pour adopter les meilleurs pratiques et réduire les surcoûts potentiels.
Distinguer les différentes formes de stockage
(fichiers, bloc et objet) dans le Cloud
Pour réussir son projet, il faut également bien prendre en compte les différents standards de stockage (fichiers, bloc, objet, etc.), dont la nature et les avantages, tous différents, peuvent eux aussi influencer le coût final du projet. Le stockage Bloc est très utilisé dans le Cloud aujourd’hui par exemple, même si les experts constatent une montée en puissance des protocoles fichiers, car les clients ont besoin d’une plus faible latence pour aider leurs données à mieux communiquer au sein même des datacenters.