Après plusieurs années de déclin, les ordinateurs portables ont connu un robuste regain d’intérêt durant l’année 2020. Pour cause de pandémie et de confinement, ils ont été le seul recours pour équiper les télétravailleurs en urgence. Voici les critères à prendre en compte pour choisir un ordinateur pensé pour le télétravail.
Des ordinateurs pensés pour le télétravail
Les fabricants ont retenu les leçons des difficultés rencontrées par les télétravailleurs. Livrés à eux-mêmes et loin des services informatiques, ces derniers ont dû faire face à des problèmes de configuration et de stabilité des connexions réseau. Ils ont également eu un recours intensif aux visioconférences et aux outils collaboratifs, mettant à rude épreuve les capacités vidéo et audio de leurs machines vieillissantes, ou qui n’étaient pas au point pour ces usages. De leur côté, les services informatiques étaient préoccupés par les problèmes de sécurité des accès et l’incapacité à administrer les ordinateurs des télétravailleurs à distance.
Moins d’un an après, au CES 2021, les fabricants ont fait montre de réactivité en présentant de nouveaux modèles, rafraîchis pour convenir aux besoins spécifiques des télétravailleurs. Certes, l’évolution était inscrite dans les roadmaps suite à la sortie de la 11e génération de plateformes pour portables d’Intel, ainsi que de la série Ryzen Pro 4000 Series Mobile d’AMD basée sur l’architecture Zen 2. De nouvelles configurations reposant sur des fondements plus propices pour le télétravail, avec des capacités sécuritaires enfouies ou combinées pour fonctionner avec celles des systèmes d’exploitation, et des options de configuration à distance.
Des plateformes puissantes…
Les dernières évolutions des plateformes pour portables combinent des bases matérielles performantes avec des fonctions de sécurité, d’administration et de fiabilité. Chez Intel, la 11e génération de plateformes repose sur les processeurs de la classe Tiger Lake, combinée avec l’architecture graphique Xe. La famille de processeurs i3, i5 et i7 Tiger Lake est gravée selon le procédé 10 nm. Le plus puissant, le Core i7-1185G7 peut atteindre jusqu’à 4,8 GHz de fréquence CPU pour la première fois dans cette catégorie de processeurs. Parmi les fonctions, Tiger Lake comporte une interface Wi-Fi 6 ainsi qu’un régulateur de courant gravés dans le PCH (anciennement Southbridge).
Chez AMD, la série Ryzen 4000 repose sur la microarchitecture Zen 2, gravée selon le processus à 7 nm et incorpore les unités de traitement graphiques de la classe Vega 7. Dans la gamme, les processeurs AMD Ryzen Pro sont conçus pour les utilisateurs en mobilité et proposent des fonctions d’administration et de sécurité spécifiques. Ces processeurs arborent 4 cœurs (8 threads) pour le Ryzen 3 Pro cadencé à 2,5 GHz (maximum 3,7 GHz), 6 cœurs pour le Ryzen 5 Pro cadencé à 2,1 GHz (maximum 4 GHz), et 8 cœurs pour le Ryzen Pro 7 cadencé à 1,7 GHz (maximum 4,1 GHz).
… administrables à distance et sécurisées
Les caractéristiques sécuritaires de ces plateformes se concrétisent par des fonctions enfouies. Les SoC Tiger Lake comportent un contrôleur CSME (Converged Security and Management Engine) intégré dans le PCH. Parmi ses fonctions, le CSME propose un environnement d’exécution de code sécurisé, car isolé de celui qui s’exécute sur le CPU. La plateforme Intel vPro intègre les outils d’administration Intel AMT pour faciliter les interventions du personnel informatique. Le logiciel Intel Endpoint Management permet quant à lui de gérer les appareils à distance et en toute sécurité à l’intérieur et à l’extérieur du pare-feu, via le cloud.
Quant aux processeurs Ryzen Series Mobile, ils comprennent le coprocesseur AMD Secure Processor dédié à la sécurité. Il exploite son propre noyau afin d’exécuter des tâches dans un environnement protégé, comme le chiffrement Mermory Guard, qui chiffre le contenu de la mémoire afin d’empêcher sa lecture si le portable est volé. Ce coprocesseur peut également exploiter les fonctions de sécurité de Windows 10, Device Guard et Bitlocker, ainsi que certaines options de sécurité intégrées par les fabricants de portables.
Le portable idéal est celui qui répond à vos besoins
L’ordinateur portable idéal n’existe pas, il n’y a que celui qui répond à vos besoins et usages qui l’est. Mais, si l’on devait résumer les qualités d’un bon portable pour le télétravail en ce début de 2021, nous dirions qu’il repose sur une architecture Intel Core de 11e génération ou AMD Zen 2, que son écran fait entre 13 et 15 pouces de diagonale, que son poids n’excède pas 1,5 kg, qu’il comporte 8 Go de mémoire vive et un stockage de 256 Go au moins, et que son autonomie doit être supérieure à 8 h.
Bien entendu, cela est un portrait-robot plutôt général. Car les besoins varient selon les usages et le marché adresse aussi ces besoins. Comme la segmentation entre des ultraportables peu puissants, mais endurants du point de vue de l’autonomie, et des portables véritables bêtes de somme de la productivité, pourvus de tous les raffinements (connectivité, connecteurs externes, capacités audio…), mais plus énergivores.
La connectivité portée par le sans-fil
Au chapitre de la connectivité, l’idéal est de pouvoir disposer des ports de base, USB, Réseau, lecteur de cartes mémoire, voir un port HDMI. Selon les usages, un port RJ-45 peut s’avérer utile pour bénéficier d’une bande passante constante et éviter l’instabilité d’une connexion Wi-Fi partagée avec le reste de la famille. Certes, on perd en mobilité ce que l’on gagne en connectivité, mais comme de nombreux télétravailleurs utilisent leurs portables de manière sédentaire, le problème ne se pose pas.
On peut également opter pour une solution radicale : lorsque la couverture le permet, le must de la connectivité reste tout de même le réseau cellulaire en 5G de préférence, mais ils sont assez rares pour l’heure. En attendant, les modèles 4G peuvent faire l’affaire pour les usages courants. Une solution qui peut résoudre bien de problèmes et octroyer au portable les aptitudes d’itinérance d’un smartphone, avec beaucoup plus de puissance et de fonctionnalité pour la productivité. Certes, les portables 4G ou 5G (encore très rares) forment une niche à l’intérieur du segment des portables, mais il peut être judicieux d’y recourir.
L’ergonomie et le confort d’utilisation
L’ergonomie des ordinateurs portables repose sur un socle commun de portabilité (le poids et l’encombrement) et de maniabilité (confort du clavier et le rétroéclairage de celui-ci), et de quelques particularités qui dépendent des usages, comme la présence d’un pavé numérique. Un ordinateur 2 en 1 offre la maniabilité d’un ordinateur portable et l’ergonomie d’une tablette avec son écran tactile. Pour ceux qui en ont les moyens, les portables à écran OLED offrent une liste d’avantages qui justifie leurs prix : une meilleure qualité d’image, un faible temps de réponse, une faible consommation d’énergie et une conception plus fine. Ils conviennent particulièrement à ceux qui travaillent dans des conditions de forte lumière ambiante ou en extérieur, la lisibilité d’un écran OLED est meilleure que celle du LED, car ils sont plus lumineux.
Pour ceux qui travaillent sur des documents graphiques, la photo ou la vidéo, les écrans OLED proposent un espace colorimétrique plus large, donc une meilleure restitution des couleurs. Depuis que la pandémie a généralisé l’usage des outils collaboratifs et la visioconférence, la présence d’une caméra de bonne facture et d’un ensemble micro et haut-parleurs font partie des qualités ergonomiques des portables. Certains fabricants vont même jusqu’à intégrer des fonctions d’amélioration de l’image par faible éclairage ou en contre-jour, ou l’élimination du bruit ambiant pour les micros et une meilleure restitution des voix pour les haut-parleurs.
Cet article sera complété par un focus sur 6 nouveaux modèles