A travers cet avis d’expert, Jean-Philippe Pouquet, Enterprise Sales Manager France chez Infinidat, revient pour les lecteurs de Solutions Numériques sur des cas d’usage où il faudrait avoir une capacité de stockage évolutive.
Ces dernières années, les modèles de consommations du stockage en entreprise ont connu un profond changement. Pour que leurs clients aient plus de choix, les fournisseurs ont élaboré des modèles du stockage on-premise avec paiement à l’usage, semblables à ceux du cloud, comme alternatives à d’anciens plans d’achat initiaux axés sur les dépenses en CapEx. Avec ces nouveaux modèles, les utilisateurs du stockage on-premise recherchant plus de flexibilité peuvent opter pour une autre option s’ils ne sont pas prêts à passer intégralement au cloud public.
Cependant, il reste encore des progrès à faire. Les incertitudes commerciales provoquées par la pandémie de la COVID-19 et la crise financière qui en découle ont poussé les DSI et leurs équipes à réévaluer régulièrement leurs besoins en infrastructure, et plus particulièrement ceux en matière de stockage. Tous les coûts font soudainement l’objet d’un examen. Terminée la planification sur cinq ans. Certaines initiatives à court terme sont accélérées, tandis que pour d’autres, c’est l’incertitude qui règne. Le défi pour les DSI comme pour les DAF est de trouver l’équilibre entre dépenses et usage.
Les entreprises veulent davantage d’agilité, de flexibilité et de choix concernant la maîtrise des besoins de stockage. Plutôt que de choisir un modèle – CapEx ou OpEx – pourquoi ne pas créer un modèle de consommation du stockage on-premise avec la flexibilité du cloud ?
Prendre le meilleur de chaque monde : combiner les nouveaux et les anciens modèles
Pour faire face à ces bouleversements sans précédent, les sociétés peuvent bénéficier d’un nouveau modèle de consommation basé sur l’élasticité. Elles sont libres de faire les mêmes choix qu’avant : acheter de la capacité pour le long terme à un faible coût ou louer une « capacité additionnelle » à court terme pour les périodes d’utilisation intensive. Elles peuvent passer d’une offre à l’autre de manière dynamique sans avoir à payer de primes ou de pénalités et sans devoir déplacer de données physiquement. Cela permet aux clients d’accéder immédiatement à la capacité dont ils ont besoin, et élimine l’obligation de faire un achat CapEx en répondant aux besoins de stockage court-terme.
Certaines entreprises qui ont un faible coût du capital s’en tiendront au modèle de dépenses en CapEx traditionnel, obtenant le TCO le plus bas en payant d’avance leur stockage « longue-durée », y compris les capacités non utilisées. Toutefois, dans le contexte compétitif actuel, la plupart des entreprises ne devraient pas se limiter à leurs simples résultats à long terme. Elles doivent mesurer les coûts et le manque à gagner d’une opportunité manquée par rapport aux économies qu’elles ont générées en s’engageant sur le long terme.
Exemples de scénarios
Secteur de la vente au détail
Imaginez ce cas de figure. Dans une chaîne de vente au détail, un directeur souhaite lancer dans les 10 jours une initiative qui engendrerait de gros volumes de vente. Ce projet nécessitera rapidement une capacité de 100 To. Cet espace est-il disponible ?
Avec une infrastructure totalement ou en partie dans le cloud public, et avec de bons outils d’automatisation, cela serait possible. Toutefois, cette option entraînerait une hausse des coûts conséquente. Avec un système on-premise, il y a peu de chance que l’entreprise puisse satisfaire cette demande. Il est probable qu’elle ait à commander un nouveau matériel, avec des délais incompatibles avec le projet, surtout dans des situations telles que nous les connaissons actuellement, sans parler des temps de mise en concurrence et de négociation.
Avec un modèle de consommation de stockage évolutive, l’entreprise, qui de fait aura déjà la capacité physiquement disponible, pourra immédiatement lancer le projet et consommer la capacité nécessaire chaque mois. Elle pourra à tout moment décider de libérer cet espace. En plus, elle pourra décider de continuer le modèle mensuel, ou d’acquérir cette volumétrie définitivement. Le projet aura quoi qu’il en soit vu le jour et l’entreprise aura quant à elle tiré profit de l’opportunité qui s’est présentée.
Tests DevOps pour les environnements éphémères (temporaires)
Les projets d’environnements éphémères apparaissent rapidement et de manière imprévisible, tant en termes de capacité que de durée. Des centaines de téraoctets sont nécessaires de quelques heures à quelques semaines. Les organisations qui sont en mesure de combiner capacité acquise via un investissement de capital et consommation à l’usage dans une même infrastructure bénéficient d’un avantage stratégique.
Récupération des données
Il peut arriver qu’une équipe ait à récupérer temporairement une ancienne sauvegarde d’une base de données, par exemple pour un audit externe, et que cette récupération demande plus de capacité que celle disponible actuellement. Acheter plus de stockage on-premise pour cette capacité en prévision d’une récupération temporaire n’est pas vraiment logique, contrairement au fait d’utiliser la capacité pour une journée, procéder à la récupération et revenir à la case départ en quelques secondes.
Développement de nouvelles applications
Dans certains cas, des groupes chargés du développement se lancent dans un projet sans savoir quels seront les futurs besoins de stockage. L’application peut par exemple connaître un succès retentissant, entraînant une hausse exponentielle des besoins de stockage. Cependant, si la tendance passe, il faut éviter d’être coincé avec une grande capacité déjà payée mais inutilisée à la fin du cycle.
Principaux éléments à prendre en compte pour les modèles de consommation
Lorsqu’un service informatique évalue ses besoins de stockage et détermine comment structurer les dépenses stockage dans le budget, il doit tenir compte de certains points :
- Comprendre les préférences de l’entreprise en matière de coûts : dans quels cas les dépenses en capital ou les dépenses d’exploitation sont-elles préférables ?
- Calculer les coûts cachés que l’entreprise paie aujourd’hui pour la flexibilité en tenant compte des facteurs suivants :
- Vérifier le stockage inutilisé et calculer combien l’entreprise paie à l’avance pour obtenir une capacité supplémentaire afin de répondre rapidement aux besoins, sur tous les silos.
- Déterminer le délai d’obtention d’une nouvelle capacité de la part des fournisseurs : est-il fermement garanti même en temps de crise ?
- Vérifier les plans de capacité antérieurs : de combien l’équipe a-t-elle dévié des projections ?
- Comprendre les garanties proposées par le fournisseur, y compris les mesures de réparation. Les documents marketing peuvent être différents des contrats réels. Veillez à examiner de près les engagements tels que la disponibilité, les futures mises à niveau du système et les coûts de maintenance, tant sous un angle commercial que technique.
- Le fournisseur de stockage est-il disposé à livrer du matériel avant que l’entreprise ne l’utilise réellement ? Le fournisseur possède-t-il une architecture logicielle qui permet d’exploiter le matériel non payé pour ses performances, la résilience ou d’autres valeurs ?
- Comprendre les engagements minimaux à l’avance et les engagements de demain.
- Comprendre la croissance de l’entreprise. Aura-t-elle besoin d’ajouter régulièrement de nouvelles capacités au fil du temps ou y aura-t-il des pics fréquents dans le processus ?
Anticiper : le futur est évolutif
Les décisionnaires IT font aujourd’hui face à un dilemme. On les pousse à aller vite, à augmenter les ressources de stockage sans préavis ou presque, et sans dépasser le budget. Ils ont besoin de flexibilité, pas seulement dans leur choix en matière d’environnement de stockage, mais aussi dans le fait de consommer ce dont ils ont besoin, revendication largement acceptée par notre société. Les nouveaux modèles plus flexibles permettront aux services informatiques de répondre aux demandes des entreprises sans arbitrage budgétaire.