(AFP) – Facebook a signalé mercredi qu’une mise à jour d’Apple allait limiter les possibilités pour le géant des réseaux sociaux de cibler les utilisateurs d’iPhone avec des publicités, quand ils se servent d’autres applis que les siennes, conduisant à des pertes de revenus
pour les éditeurs de ces applications.
Le groupe californien déclare dans un communiqué que l’impact pour les éditeurs et développeurs est “difficile à quantifier”, mais “dans nos simulations nous avons mesuré plus de 50% de perte de revenus (générés par le ciblage dans d’autres applis) quand on retire la personnalisation des campagnes de pub sur mobile“. “En réalité, l’impact pourrait être beaucoup plus important”, pour les partenaires concernés, ajoute la plateforme.
La dernière mise à jour d’iOS, le système d’exploitation d’Apple pour ses smartphones et tablettes, va obliger les applications à demander la permission aux utilisateurs avant de récolter et partager des données qui servent ensuite à les pister et à les cibler avec des pubs personnalisées. La version iOS 14 est sortie cette semaine, en mode test pour les
développeurs.
Affrontement régulier sur le sujet des données
Les deux voisins de la Silicon Valley s’affrontent régulièrement sur le sujet des données.
Apple, qui fait partie des trois premiers fabricants de smartphones au monde, a beaucoup critiqué dans le passé le modèle économique de Facebook, fondé sur le ciblage publicitaire très fin et à très grande échelle, grâce aux données personnelles récoltées sur les utilisateurs.
Les réseaux sociaux estiment de leur côté que la publicité permet de fournir des services “gratuits“, et que les utilisateurs préfèrent des pubs personnalisées en fonction de leurs goûts. “iOS 14 va nuire à de nombreux développeurs et éditeurs dans une période déjà difficile pour les entreprises“, argumente Facebook. “Nous travaillons avec plus de 19 000 d’entre eux dans le monde entier et en 2019 nous leur avons versé des milliards de dollars. Beaucoup de ces PME dépendent de la publicité pour survivre”.
Facebook, qui détient aussi, entre autres, Instagram, Messenger et WhatsApp, envisage donc de ne plus proposer ses outils de suivi, ciblage et monétisation aux applis tierces sur iOS 14. Ils continueront de fonctionner sur Android, le système d’exploitation de
Google.
Apple n’a pas réagi dans l’immédiat à une sollicitation de l’AFP.