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StopCovid : la Cnil demande au gouvernement de régler des “irrégularités” dans un délai d’un mois

La Cnil a demandé lundi au gouvernement de régler “plusieurs irrégularités” concernant l’application de traçage de contacts StopCovid. Alors que, selon une récente étude, 80 % des Français craignent que leurs données collectées pour le suivi du Covid-19 soient utilisées à d’autres fins, cette mise en demeure ne va pas arrangé le peu de succès rencontré par StopCovid.

La dernière version de StopCovid comporte “plusieurs irrégularités“, indique dans un communiqué la Cnil qui a procédé récemment à trois opérations de contrôle sur l’application. Le ministère des Solidarités et de la Santé est “mis en demeure d’y
remédier dans un délai d’un mois“, précise la Cnil.

Parmi les irrégularités, la Cnil relève que les informations fournies aux utilisateurs de l’application “devrait être encore complétée”, notamment en ce qui concerne le recaptcha (le dispositif visant à empêcher les “robots” d’utiliser l’application).
L’analyse d’impact relative à la protection des données personnelles est également “incomplète” sur les données conservées à fin de sécurité, notamment pour le recaptcha, note la Cnil.

Une application peu utilisée

La Cnil demande également au gouvernement de se prononcer sur l’efficacité de l’application dans la lutte contre l’épidémie de coronavirus. StopCovid est controversée, à la fois dans son principe et dans les choix techniques faits par le gouvernement. Ses adversaires estiment notamment qu’elle n’est pas suffisamment utile au regard des risques qu’elle comporte, notamment en termes de glissement vers une société de la surveillance. Elle garde en effet une trace de toutes les personnes croisées durant les 15 derniers jours, à moins d’un mètre.
Mise en service début juin alors que l’épidémie était en phase descendante, l’application est peu utilisée, avec un nombre maximum d’utilisateurs entre 1,4 et 1,5 million de personnes selon un bilan du gouvernement le 23 juin. 

 

Les Français plutôt méfiants sur l’utilisation
des données de suivi

Une étude menée par Okta, un spécialiste des services d’identification et de gestion d’accès pour les entreprises montre que 80 % des 2 000 Français interrogés craignent que leurs données collectées pour le suivi du Covid-19 soient utilisées à d’autres fins. La même étude montre que 4 Français sur 10 pensent que la collecte de données pour ralentir la progression de l’épidémie n’est pas efficace. Plus largement, 18 % des Français sont même davantage opposés au suivi de leurs données depuis l’épidémie du Covid-19.

 

Auteur : La Rédaction avec AFP