L’équipementier télécoms finlandais a dévoilé le 22 juin 2020 un plan de départs concernant environ 1200 de ses quelques 4000 salariés français, surtout dans la R&D. Nokia avait déjà annoncé en janvier 2019 le licenciement de 460 collaborateurs d’ici fin 2020.
Le 22 juin, la filiale française de Nokia (ex-Alcatel-Lucent International) a réuni son comité social économique central (CSEC) pour l’informer de l’organisation d’un prochain plan de départs (volontaires) en 2020. Une information que déplore le ministère de l’Économie dans une déclaration ce jour à l’agence AFP : « Nokia doit améliorer très significativement son plan visant à supprimer 1233 emplois dans sa filiale Alcatel-Lucent en France, principalement dans la recherche et le développement »
Nokia s’était engagé à maintenir ses effectifs français en R&D
Le nouveau plan de licenciement du groupe télécoms finlandais, qui favoriserait les départs volontaires et le reclassement des personnes touchés, concerne cette fois-ci surtout ses activités de R&D. Les sites concernés sont ceux travaillant sur le réseau 5G à Nozay (91) et sur la cybersécurité à Lannion (22).
Lorsqu’il avait reçu le feu vert du Gouvernement français pour racheter son concurrent Alcatel-Lucent pour 15.6 Md€ en 2016, Nokia s’était engagé auprès d’Emmanuel Macron, alors ministre de l’Economie, à accroître les effectifs français en recherche et développement (R&D) d’environ 25 % et à les maintenir pendant quatre ans. L’équipementier télécoms devait aussi ne pas licencier ses 4 200 salariés pendant au moins deux ans.
Nokia a enchainé les petits plans sociaux
Promesses tenues jusqu’aux dates échues, mais Nokia a enchainé ensuite trois petits plans sociaux. Par exemple, le fournisseur finlandais avait annoncé en janvier 2019 le licenciement de 460 salariés supplémentaires en France d’ici fin 2020. Auparavant, la direction de Nokia en France voulait déjà en licencier 597 sur 2018 et 2019. Un chiffre ramené ensuite à 450 après une intervention du Gouvernement. A l’époque, ce plan social post-rachat d’Alcatel-Lucent portait alors à environ 950 le nombre de postes supprimés en France, essentiellement sous forme de départs volontaires.
Ce nouveau plan social n’est pas vraiment une surprise
La rumeur courait déjà depuis au moins un an car la mission de ces deux laboratoires de R&D, dont celui de Nozay qui a beaucoup travaillé sur la conception de la 5G, est en partie terminée. En effet, le nouveau réseau télécoms entre en phase commerciale en 2020. D’ailleurs, plusieurs opérateurs télécoms européens et français, dont Iliad et Orange, ont retenu les offres d’infrastructures réseaux 5G de Nokia. Malgré ce « patriotisme » européen et ses nombreux brevets, l’équipementier télécoms n’a pas toujours fait preuve du même dynamisme commercial que ses concurrents, chinois notamment.
A charge pour Pekka Lundmark, le nouveau PDG de Nokia dès le 31 août 2020, de redresser la barre commerciale et de donner un nouveau souffle au groupe finlandais en termes d’innovations également.