Jean-Paul Alibert, président de T-Systems France, groupe Deutsche Telekom, livre ses conseils en avant-première aux lecteurs de Solutions Numériques.
La combinaison de l’explosion des données (IA, big data, IoT), et des besoins en mobilité – et de sécurité associés – accélère une adoption rapide du Cloud. De plus en plus plébiscité par les organisations, le marché du Cloud hybride devrait ainsi peser 68,8 milliards de dollars en 2021 et afficher un taux de croissance annuel d’environ 20%.
De plus, les cycles économiques de plus en plus courts soumettent les organisations à un flot continu d’innovations pas toujours faciles à absorber et nécessitant de s’entourer de collaborateurs ou profils experts aux compétences adéquates.
Enfin, face à des enjeux business toujours plus critiques et urgents, de nombreuses structures se sont parfois tournées – sans conduire d’analyse stratégique moyen/long terme – vers un fournisseur de Cloud public ou bien vers du tout privé (On Premise).
Aujourd’hui, les organisations semblent prendre conscience que la meilleure posture à adopter – est une approche de type multi-Cloud.
Un choix souvent pertinent pour répondre aux besoins spécifiques des entreprises tout en combinant les avantages et ressources du Cloud privé à celles du Cloud public. Du fait de la relative maturité du marché français sur le sujet, l’interrogation ne porte plus sur le fait d’y aller, mais plutôt sur la façon de faire et sur la juste mesure pour en tirer le meilleur parti. DSI, développeurs, responsables IT ou décideurs jouent alors les équilibristes entre coût, protection des données et évolution rapide des usages : les clés d’une structure IT pérenne et de confiance !
Ne pas mettre tous ses œufs dans le même Cloud
Si le multi-Cloud est un levier efficace de développement digital des entreprises, c’est sous réserve que ces dernières sachent bien définir leurs priorités et les enjeux à adresser, car cette démarche s’accompagne en général d’une réflexion et d’une réorganisation de fond des systèmes d’information en place.
Le Cloud hybride, combinaison de Cloud public et privé, intéresse notamment les entreprises qui, pour des raisons de conformité ou de sécurité, ne souhaitent pas traiter toutes les données dans la sphère publique (par exemple dans le cas de données critiques/sensibles ou nécessitant une protection particulière).
Dans le cas du multi-Cloud, elles ne se contentent pas de combiner les ressources publiques et privées ; elles juxtaposent une pluralité d’offres émanant de différents fournisseurs de Cloud dans le but d’offrir aux développeurs le choix des briques logicielles qui composeront leurs applications et répondront à leurs charges de travail.
Etant donné l’ampleur d’une migration vers le Cloud public et les problématiques soulevées en matière de sécurité et de respect de la confidentialité des données, cette formule répond aux attentes des entreprises en quête de plus d’agilité et de réactivité. Le passage au multi-Cloud réduit leur dépendance envers un fournisseur unique et leur permet également de déployer rapidement des applications – de Clouds privés pour maintenir les plus hauts niveaux de sécurité et de disponibilité pour les données et les processus métier stratégiques – et de Cloud publics pour accélérer le « Time To Market ».
Concernant le Cloud privé, il accroît la sécurité et tend à rassurer les entreprises quant à la conformité de leurs données face au boom du Cloud Computing.
Quoi qu’il en soit, il est important de garder en tête que la confidentialité ne va pas sans la sécurité des données et doit être pensée suivant une approche « Security by design » pour construire et entretenir durablement un lien de confiance.
En conclusion, c’est en s’appropriant une gouvernance solide que la DSI pourra éviter les écueils techniques, financiers, juridiques, sécuritaires, et garder le contrôle de l’efficacité et de l’intégrité de son infrastructure multi-Cloud !