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Le gouvernement augmente ses aides pour les entreprises et les salariés

Bruno Lemaire
Bruno Lemaire, ministre de l'Economie et des Finances

Les professionnels du secteur du numérique seront ravis d’apprendre que Bruno Lemaire, le ministre de l’Economie et des Finances, a annoncé le 14 avril de nouvelles mesures de soutien aux entreprises et aux salariés en difficulté à cause du confinement lié au Covid-19.

Bruno Lemaire, le ministre de l’Economie et des Finances, a annoncé ce 14 avril sur la radio BFM qu’il assouplit l’accès aux aides économiques pour les salariés et les entreprises. Ainsi, le calcul du chiffre d’affaires permettant aux sociétés les plus impactées financièrement par l’épidémie de Covid-19 d’accéder au fonds de solidarité de l’Etat est étendu aux 12 derniers mois d’activité en moyenne. Auparavant, il était calculé uniquement sur une comparaison liée à la perte de 50 % du chiffre d’affaires entre les mois de mars 2019 et mars 2020. Autre mesure attendue, les loyers des commerces pourront être intégrés dans le calcul a priori. A date, près d’un million d’entreprises françaises aurait déjà demandé à bénéficier du fonds de solidarité créé par l’Etat français selon le ministre.

Le fonds de soutien de l’Etat français aux entreprises augmente

Autre bonne nouvelle en cette période de crise économique, les sociétés seront également soulagées d’apprendre que si le premier niveau d’aide financière de l’Etat reste plafonné à 1 500 euros, le second niveau passe de 2 000 à 5 000 euros grâce à l’apport des régions notamment. Bruno Lemaire a d’ailleurs indiqué que le montant total du fonds de soutien passe mi-avril de 1 à 7 Md€ grâce aux nouveaux efforts financiers consentis par les régions et les assureurs.

Les assureurs augmentent leur effort de guerre

Les assureurs ont promis en effet de porter leur contribution au fonds de 200 à 400 M€. Mais comme Bruno Lemaire leur a reproché publiquement leur faible niveau de solidarité, ils ont accepté de réfléchir à l’ajout de mesures financières complémentaires. Le ministre a d’ailleurs annoncé sur BFM que les assureurs s’engageaient déjà à proposer 500 M€ de remises commerciales à leurs clients en difficulté. Ils auraient également accepté d’investir environ 1,5 Md€ dans un fonds chargé de soutenir l’activité de certaines PME, dans le secteur de la santé par exemple.
Enfin, « les assureurs doivent réfléchir à la mise en place d’un dispositif lié à l’indemnisation des catastrophes sanitaires », a indiqué Bruno Lemaire, avant de fustiger ceux qui tentent d’écarter ces risques pour éviter d’inclure la perte d’activités liée à une pandémie dans l’indemnisation. Environ 6 000 entreprises seraient concernées par ce cas selon Jean-Jacques Bourdin, l’animateur de la radio BFM qui interviewé le ministre.

Toutes les banques ne jouent pas le jeu

Enfin, Bruno Lemaire a regretté que toutes les banques ne jouent pas le jeu. Il les a exhortées à accorder davantage de crédits aux entreprises solvables en difficulté. Il a rappelé que l’Etat s’était engagé sur un plan total de 300 Md$ pour garantir les prêts demandés à hauteur de 90 %. A charge pour les banques de prendre un risque financier sur les 10 % restants. Le ministre a donc indiqué son intention de modifier également le prêt garanti dans le fonds de solidarité et de l’élargir aux sociétés plus fragiles. D’ailleurs, les sociétés en redressement judiciaire y sont désormais éligibles « Le dispositif n’est pas encore parfait, mais nous allons trouver des solutions pour chacun » a-t-il conclu.

L’ensemble des nouvelles mesures financières exceptionnelles annoncées par la gouvernement vont impacter sérieusement le budget de la France. Dans le projet de loi de Finances 2020 rectificatif en cours de finalisation, Bruno Lemaire a précisé que le gouvernement a révisé à la baisse ses prévisions de croissance du PIB, qui passent -6 à -8% pour tenir compte du mois de confinement additionnel. Et entreprises, comme particuliers, devront rembourser ces aides d’une façon ou d’une autre… 

 

Auteur : Olivier Bellin


1 entreprise sur 2 inquiète sur sa pérennité
 

Rappelons que selon le dernier baromètre de Syntec Numérique sur les acteurs du numérique face à la crise, 46 % des dirigeants expriment leur inquiétude quant à la pérennité de leur entreprise si la reprise de l’économie ne se fait pas à un rythme normal dans 3 mois. Pour amortir l’impact de la baisse des revenus – le CA du secteur est en baisse moyenne de 23 % selon le Syntec Numérique- 2 entreprises sur 3 ont eu recours au chômage partiel, soit un total d’environ 68 000 salariés au 7 avril, les chiffres évoluant chaque jour. Toutes aides de l’Etat sont donc bienvenues dans un secteur qui est “un accélérateur de croissance pour le reste de l’économie“, ainsi que l’a souligné Godefroy de Benzmann, président du Syntec Numérique.
Selon un autre observatoire mené par Inop’s, les ESN et les sociétés de conseils anticipent une chute du CA global du secteur à fin décembre comparé à l’an dernier, la majorité (58,6 %) s’attendant à une diminution comprise entre 10 et 30 %. Aux yeux de la majorité des entreprises, la reprise ne se fera qu’à partir du mois de septembre, et cela lentement. Et elles s’attendent à de fortes coupes dans les dépenses des grands donneurs d’ordre au deuxième semestre.                                                                      Auteur : Juliette Paoli