Depuis le 16 mars, l’ampleur de la pandémie a un impact sans précédent sur l’individu et sur l’entreprise. Cette dernière doit aujourd’hui faire face à sa responsabilité humaine et sociétale, mais également économique. Comment la business intelligence peut-elle aider l’entreprise à surmonter au mieux cette situation de crise ? En quoi peut-elle aider les managers et les dirigeants ? Solutions Numériques a sollicité l’avis de Jean-Baptiste Mérel, directeur des offres chez Report One.
Piloter la situation en temps réel
Le premier réflexe est celui de la mesure de la situation. La BI, connectée aux applications métiers, doit permettre de délivrer très rapidement des informations en temps réel. Tous les métiers sont concernés et ceux qui sont le plus « digitalisés » fournissent, à l’évidence, une donnée précise et fiable. Les fonctions commerciales sont certainement en première ligne. Elles pilotent la prévision et la prise de commande, le nombre de rendez-vous, les dates de closing, etc…
Côté RH, l’absentéisme pour toute forme de raisons est également un élément clé. Collecter et consolider les données en la matière constitue déjà un premier enjeu. Cela impacte évidemment les carnets de commandes en cours, le delivery, la logistique…
-> La remontée et la mise en synthèse de ces données constitue pour la BI le premier dispositif contributeur de la maîtrise de la situation et de la capacité de l’entreprise à assurer la continuité de ses services.
Analyser et comprendre en détail
Corollaire immédiat mais non moins important : si l’on est capable d’identifier les indicateurs critiques et d’obtenir rapidement une vue globale avec la BI, l’analyse des situations sensibles doit a contrario disposer de suffisamment de détails pour comprendre chaque situation. « En temps de guerre », la fidélité des clients va être mise à rude épreuve et les dirigeants auront à arbitrer, dans l’urgence, de nombreux choix. Comment identifier les clients en fonction de leur « rentabilité », de leur « taille », ou de leur « potentiel » ?
->Là encore, la BI doit permettre d’approfondir la connaissance afin de nourrir la réflexion et la décision, en vue de préserver la fidélité des clients. D’autres approches par les « quick wins » existent dans tous les secteurs de l’entreprise. La relation fournisseurs peut être tout aussi stratégique et primordiale, le marketing aura à tenir compte d’enjeux démultipliés tant pour la communication que pour le soutien de l’action commerciale…
Rassurer ses partenaires
Nul doute que la solidarité nationale joue un rôle majeur. Mais ne nous leurrons pas : la capacité de chaque entreprise à rassurer ses partenaires financiers, actionnaires, banques et autres investisseurs dépend de sa facilité à communiquer avec eux, avec franchise et confiance. La Business Intelligence contribue naturellement à la connaissance des données économiques de chacune des activités de l’entreprise.
->Alors que la trésorerie va certainement être mise à mal, on aura d’avantage confiance dans les entreprises en capacité d’identifier les activités non rentables ou non stratégiques, ou les moyens rapides de faire des économies, mais aussi et pourquoi pas, les opportunités de business à saisir.
Un effet révélateur
A n’en pas douter, pour beaucoup d’entreprises, cette nouvelle crise « soudaine » sera révélatrice, comme l’ont été d’autres crises avant elle. Elle va les amener à prendre conscience de l’importance qu’il y a à disposer des moyens de maîtriser ses données. Être capable de mesurer et de comprendre pour agir voire réagir constitue un élément clé de cette réflexion.
->La connaissance des indicateurs critiques de performance et de rentabilité de l’entreprise représente plus que jamais un atout dans une période de tension. Cette connaissance doit être partagée par tous, décideurs ou acteurs de l’organisation. C’est même la condition sine qua non d’une réactivité la plus adaptée aux contextes qui se présentent.
Les PME sont particulièrement concernées. Si elles ont un retard avéré par rapport aux plus grandes entreprises en matière d’usage de la BI, elles peuvent, par leur taille, être plus agiles. Encore faut-il que les outils de Business Intelligence dont elles disposent le soient également. C’est là certainement un axe de réflexion pour les éditeurs de solutions de BI.