Toujours est-il qu'en pleine affaire de cyber espionnage Prism et dans un contexte où Alcatel Lucent connaît de grosses difficultés, le gouvernement français a demandé à trois opérateurs Telecom de désinstaller leurs routeurs cœur de réseau de marque chinoise ZTE et Huawei.
Ces opérateurs sont Orange, qui utilise Huawei à la Réunion et Mayotte, Outremer Telecom, qui utilise ZTE en Martinique, Guadeloupe, Guyane, Réunion et Mayotte, et Pacific Mobile Telecom qui utilise Huawei en Polynésie.
Selon la réglementation française, tout équipement de coeur de réseau (fixe, mobile ou internet) doit être agréé au préalable par l'Ansii, l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'informations. Or l'Ansii n'a jamais accordé d'agrément ni à ZTE ni à Huawei.
Les trois opérateurs sont donc dans l'illégalité, ceci depuis 2006, en utilisant les équipements de ZTE et Huawei, qui ont par ailleurs souvent été soupçonnés de place des backdoors dans leur matériel.
Les équipementiers dans le collimateur considèrent eux que la France fait du protectionnisme déguisé en faveur d'Alcatel-Lucent, sous prétexte de sécurité. “Nous sommes déçus des conditions déloyales qu'on nous impose. Les équipements ZTE sont acceptés dans les autres pays européens. Seule la France considère qu'ils posent un problème“, déplore Lin Cheng, vice-président de ZTE. Un ancien dirigeant de ZTE a précisé, au sujet de la non homologation des routeurs coeur de réseau de l'équipementier : “ce refus d'agrément était en réalité destiné à protéger Alcatel-Lucent. Mais c'est un échec patent, car aucun opérateur français n'a commandé de coeur de réseau à Alcatel-Lucent, ni en mobile, ni en internet. On ne peut pas faire boire un âne qui n'a pas soif…”
De son côté Bercy assure que l'Ansii est indépendante et que rien ne lui a été demandé.
Source : bfmtv.com