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En live FIC 2020 – Antenne 5G : Huawei tente de calmer le jeu en attendant le verdict de l’ANSSI

Pris dans la polémique sur l’équipement des réseaux 5G, Huawei est cette année encore présent sur le FIC. Dans l’attente du verdict de l’ANSSI qui lui ouvrira, ou pas, le marché français, le constructeur cherche à calmer le jeu.

Les antennes 5G de Huawei sont au cœur des tensions diplomatiques entre les Etats-Unis et la Chine, mais aussi dans l’attente des décisions de l’Europe et de l’ANSSI pour équiper le futur réseau 5G français. Le chinois n’en est pas moins présent au FIC, avec une volonté affichée de calmer le jeu, en dépit de la loi “anti-Huawei” passée au journal officiel le 2 août dernier et qui a eu pour conséquence de geler le choix des antennes 5G par les opérateurs français.

Tous les produits analysés selon les mêmes règles

« Il ne s’agit pas d’une polémique, mais d’un texte de loi qui permet d’appliquer l’équité entre tous les acteurs » rectifie immédiatement Gwénaël Rouillec, directeur de la cybersécurité chez Huawei. Pour cet ancien gendarme, passé chez Eiffage de 1998 à 2016 en tant que RSSI, cette loi a pour effet de clarifier les règles du jeu alors que l’administration Trump fait pression sur les pays européens pour éjecter l’équipementier chinois de leurs réseaux 5G. « Tous les fournisseurs d’équipements partent sur un même pied d’égalité : la prétendue loi “anti-Huawei” va permettre à tous de bénéficier des mêmes règles et tous les produits sont analysés au même titre. » Au premier jour du FIC, celui-ci a pu étayer son argumentation sur la décision du Royaume-Uni qui venait d’annoncer que le réseau 5G britannique allait compter jusqu’à 35 % de matériel Huawei. « Ces produits ont été testés et qualifiés, reconnus comme étant fiables. C’est pour cela qu’ils ont été choisis et il n’y avait pas de raison qu’ils ne le soient pas. Je fais confiance aux professionnels de l’ANSSI et il n’existe aucune raison pour que nos produits soient écartés. »
Guillaume Poupard a révélé lors des vœux de l’ANSSI que l’agence française devait communiquer la liste des produits autorisés à équiper le réseau 5G français dans les prochains jours, précisant que certains produits allaient être retoqués…

Le business entreprise n’est pas affecté, selon Huawei

Pour l’heure, Huawei affiche sa sérénité, rappelle qu’il est présent dans l’Hexagone depuis 16 ans maintenant. Le chinois a ouvert il y a un an un Transparency Center à Bruxelles et possède plusieurs centres de recherche en Europe et en France. C’est notamment en France que le code des antennes 5G est développé, selon Gwénaël Rouillec. En outre, on le sait moins, mais Huawei est un constructeur d’équipements informatiques au portefeuille très large, depuis les composants, les serveurs, les équipements réseaux, avec des clients parmi les opérateurs, mais aussi dans les grandes entreprises et le secteur public. Huawei est référencé par l’UGAP, la grande centrale d’achat public du secteur public français. Cette bataille géopolitique sur la 5G ne semble pas affecter ce business « entreprise » assure le représentant de Huawei : « Le délai de 2 mois du texte de loi français a gelé le déploiement de la 5G par les opérateurs, mais nos autres marchés ne sont pas du tout impactés. Nos clients d’offres IP nous font confiance et il n’y a pas d’impact sur nos ventes ».

Le dénouement de l’affaire Huawei semble maintenant proche, mais force est de constater qu’au premier jour du FIC, le stand du chinois est resté désert.

 

 

Auteur : Alain Clapaud