Accueil Cybersécurité L’application émiratie ToTok, soupçonnée d’espionnage, de retour sur Google

L’application émiratie ToTok, soupçonnée d’espionnage, de retour sur Google

L’application mobile de messagerie ToTok, développée par une société des Emirats arabes unis, et qui avaient été supprimée des principales plateformes de téléchargement sur fond de soupçons d’espionnage de ses utilisateurs, est de nouveau disponible sur Google Play Store, a-t-elle annoncé samedi.

Google et Apple avaient supprimé ToTok le mois dernier de leur boutique d’applications après la publication par le quotidien américain New York Times d’un article accusant les services de renseignement émiratis d’avoir un accès direct aux messages, aux conversations vidéo ou encore aux données de géolocalisation, caméras et micros des téléphones.

Nous sommes heureux de vous informer que ToTok est maintenant disponible en téléchargement sur Google Play Store“, a déclaré ToTok sur son compte Twitter.
Sur sa plateforme, Google énumère une série de “nouveautés” concernant la “mise à jour” de l’application, notamment un mécanisme plus clair permettant aux utilisateurs d’autoriser l’accès de ToTok à leurs données et listes de contacts.
L’application reste indisponible sur l’Apple Store.

ToTok a connu une rapide popularité au Moyen-Orient où plusieurs pays, dont les Emirats, restreignent voire interdisent la plupart des autres services d’appels via des applications de messageries (VoIP) comme WhatsApp. Elle revendique sur la plateforme de Google pas moins de 10 000 000 utilisateurs. 
Lancée en 2019, ToTok est développée par Breej Holding qui, selon le New York Times, serait en réalité une société de façade de DarkMatter, une firme de cyber-renseignement et de piratage liée au gouvernement émirati.
Google avait confirmé à l’AFP avoir supprimé ToTok pour “un problème de règles“, sans donner plus de détails.
L’Autorité de régulation des télécommunications (TRA) des Emirats avait démenti les accusations du journal américain assurant que la réglementation en vigueur interdit les “violations de données” et les “interceptions illégales”.

Les Emirats investissent massivement dans les nouvelles technologies et
l’intelligence artificielle mais nombreux experts et organisations accusent le
pays de restreindre strictement la liberté sur Internet.

Auteur : La Rédaction avec AFP