Gianmaria Perancin,
président de l’USF
Gianmaria Perancin se veut à la fois respectueux et ferme dans sa démarche auprès de SAP. Le président de l’ association des utilisateurs francophones des solutions SAP, l’USF, à la tête également du SUGEN le réseau international des 21 associations d’utilisateurs SAP les plus importantes au monde, revient sur le problème du licensing de S/4Hana, non réglé à ses yeux. L’enjeu est « la confiance des clients » envers l’éditeur allemand.
Gianmaria Perancin a une première conviction : SAP est à l’écoute des clubs utilisateurs. « Je suis de plus en plus convaincu que SAP est le seul grand éditeur au monde dont les clubs utilisateurs sont capables de parler de manière audible et de jouer de l’influence. Je ne pense pas que d’autres éditeurs aient la même capacité de se faire bousculer dans certains pré carrés. » Cela dit, le président de l’USF revient sur le licensing,se basant sur les utilisateurs et le nombre de documents générés, qui « reste toujours un thème critique ». « Nous avons eu certes des avancées, mais nous ne sommes pas arrivés à destination. Le modèle, hélas, à notre avis comporte des surcoûts financiers. » Le choix du modèle est laissé aux clients existants, « mais nos estimations nous font croire que l’impact financier neutre que SAP nous avait promis à une époque si l’on voulait passer sur le “digital access” n’est pas encore là ». Un coût supplémentaire, sans services complémentaires, n’est à ses yeux par « normal ».
Le passage critique d’ECC à S/4hana
Et il souhaite convaincre SAP du bien-fondé de cette idée. « Les produits SAP sont bons, mais si le licensing a des défauts, on mine la confiance des utilisateurs, assure-t-il, surtout dans un moment aussi critique qui est le passage d’ ECC, dont la maintenance finira en 2025, vers S/4Hana. ». Les clients de SAP pourraient saisir l’opportunité et choisir une autre solution. D’autant qu’ils « ont du mal à mesurer la valeur ajoutée métier de S4/Hana, alors même que la solution est « certainement révolutionnaire d’un point de vue de la gestion de la donnée et de la digitalisation ». Il compte bien travailler sur ce point avec SAP. « La meilleure chose à faire est de créer des scénarios avec des chiffres », précise-t-il, citant comme critères la possible réduction du temps de travail réalisée grâce à S4Hana, celle du volume de la base de données ou encore la gestion d’autres tâches par les employés.
Contrôle et audit
Les mesures de la consommation des licences actuelles sont un autre point de discussion. Les adhérents de l’USF aimeraient bien les tester avant de les installer pour « qu’elles soient cohérentes avec leur parc d’utilisation ». Si l’USF n’a pas de doute sur leur fiabilité, des questionnements subsistent : peuvent-elles compter un peu trop ? Le fait de ne pas pouvoir faire appel à des certificateurs tiers n’arrange rien à l’affaire. Un modèle de licence bien moins complexe, pour revenir au point de départ, résoudrait ce point d’achoppement.
Autant d’argent à mettre en moins dans des outils de mesure mais davantage dans des innovations, selon le chef de file des utilisateurs SAP.