Passer d’une stratégie Cloud subie à une approche volontaire et conquérante, IBM exhorte les entreprises à changer leur approche vis-à-vis du Cloud. Son arme ? Une offre logicielle totalementrepensée sous forme de packs de conteneurs pour OpenShift.
« Il s’agit essentiellement des frontaux Web, des applications mobiles qui ont été créée du fait de la pression extérieure, pour répliquer aux startups, améliorer l’expérience client. C’est ce qui a expliqué l’accélération du Cloud que nous avons observée. C’était un virage vers le Cloud subi par les entreprises traditionnelles pour continuer à rester sur le marché. Leur enjeu aujourd’hui est maintenant de “disrupter” le marché à leur tour. Elles ont un savoir-faire, la propriété intellectuelle, énormément de données. Elles doivent maintenant exploiter ce capital pour être plus compétitives. C’est ce que nous appelons le chapitre 2 et notre ambition est d’être un acteur majeur de ce nouveau chapitre. »
Au-delà du volet communication, ce repositionnement de l’offre logicielle et Cloud d’IBM s’appuie sur les microservices et la containerisation. IBM mise sur le fait que d’ici à 2025, la majorité des applications d’entreprises s’exécuteront sous forme de conteneurs.
IBM a bien évidemment repensé sa stratégie software suite à l’acquisition record de Red Hat annoncée en octobre 2018. Désormais IBM mise à 100% sur la plateforme OpenShift qui a été portée puis certifiée sur l’ensemble de ses plateformes hardware IBM, y compris les architectures mainframe z15 et Power, mais surtout Kubernetes et plus généralement les conteneurs deviennent la priorité numéro un pour l’activité software d’IBM. « Linux et Kubernetes constitue désormais le socle de notre stratégie. Ces briques Red Hat constituent la fondation technologique de nos offres », résume Agnieszka Bruyère. Illustration de cette nouvelle génération d’offres conteneurisées, les 5 “Cloud Pak” dévoilés par IBM en cette rentrée, des packages de logiciels IBM et solutions Open Source livrés sous forme de conteneurs. IBM a dévoilé ainsi un Cloud Pak for Applications ainsi que
les Cloud Pak for Integration, Cloud Pak for Automation et Cloud Pak for Multicloud Management.
“Tout notre portefeuille logiciel sera conteneurisé à l’échelle de quelques trimestres”
Pour donner un exemple, le Cloud Pak for Data réunit l’offre Data Warehouse d’IBM, des logiciels de virtualisation de données, des outils de data sciences ainsi que des moteurs d’IA. Le Cloud Pak for Multicloud Management fournit une console unique pour avoir la vision et piloter de multiples Cloud provider. Tous les logiciels de ces Pak sont conteneurisés pour Kubernetes. Ils peuvent être déployés tant en local que sur n’iimporte quelle plateforme Kubernetes managée, que ce soit sur le Cloud d’IBM ou sur des Clouds concurrents. En outre, l’entreprise a le choix dans ce qu’il souhaite déployer du Pak. Dans le Cloud Pak for Application, par exemple, il dispose du serveur d’application WebSphere Liberty, mais aussi de JBoss, de Node.js. A chaque entreprise de choisir quelles applications du Pak elle va déployer sur son infrastructure Kubernetes en fonction de son besoin réel. Des Cloud Pak dédiés à la cybersécurité, à Watson IoT et à la blockchain devraient suivre dans les prochains mois. « Tout notre portefeuille logiciel sera conteneurisé à l’échelle de quelques trimestres » a assuré Agnieszka Bruyère.
L’ensemble du catalogue IBM bientôt disponible sous forme de conteneurs
Les conteneurs semblent donc s’imposer à terme comme le mode de livraison privilégié par IBM pour ses offres logicielles. Ce format va sans doute simplifier l’installation et la mise en place des applications IBM, mais l’éditeur veut aller plus loin, notamment en termes de maintenance et mise à jour de ces Pak : « Ce qui est important dans ce “Chapitre 2”, c’est qu’il s’agit désormais de vraies applications critiques de production. Nous devons certes les rendre plus agiles, mais nous devons aussi les conformer à des critères extrêmement stricts en termes de disponibilité, de sécurité, de mise à jour des conteneurs et des applications qu’ils contiennent. Ce que nous proposons avec ces Pak, ce sont aussi tous les services essentiels de production nécessaires au déploiement d’applications critiques en production. » Outre le support de ces Pak, IBM va désormais devoir mettre sur la table les multiples modes de facturation de ses offres pour aller de plus en plus vers une facturation à la consommation. Agnieszka Bruyère estime qu’IBM va pouvoir s’inspirer des meilleures pratiques de Red Hat dans ce domaine. Un vaste chantier en perspective pour Big Blue.