Dès 2011, Soitec adoptait une approche « Cloud First » pour ses applications. L’industriel s’est tourné vers AWS pour lancer son premier projet IoT. Un projet en production depuis 3 ans déjà et directement connecté au Manufacturing Execution System (MES) on-premise de l’entreprise.
Entreprise industrielle spécialisée dans la production de substrats pour les semi-conducteurs, Soitec réalise sa production dans deux usines, l’une à Grenoble et l’autre à Singapour. Les substrats créés par Soitec se retrouvent dans tous les smartphones du marché, notamment dans les modems 3G/4G et bientôt 5G des téléphones modernes ou encore les puces GPS. Entreprise de pointe, l’entreprise française s’est intéressée au Cloud Computing très tôt comme l’a souligné Xavier Michallet, responsable Data de Soitec, lors de l’AWS Summit :
« Nous faisons du Cloud chez Soitec depuis maintenant 8 ans, avec une stratégie Cloud First initiée dès 2011. Depuis cette date, toutes les nouvelles applications devaient être soit Saas soit, à minima, portées par les instances IaaS. » En parallèle, une étude visant à migrer les applications legacy dans le Cloud est lancée. Cette démarche se poursuit encore aujourd’hui mais ne vise pas le 100 % Cloud : le MES (Manufacturing Execution System) de l’industriel qui, 25 ans après sa mise en place, est et restera on-premise. C’est donc naturellement que Xavier Michallet a opté pour AWS pour le premier projet IoT de l’industriel lancé voici 3 ans, un projet critique puisqu’il fait tourner la chaine de production de Soitec.
Une ligne de production chez Soitec se compose d’une cinquantaine d’étapes, or sur l’un des équipements de cette chaine, les ingénieurs ont dû poser des capteurs de pression afin de réguler la température, cette fonction n’étant plus supportée par le constructeur. Soitec a conçu un capteur connecté et une chaine de collecte de données afin de recueillir la pression mesurée au niveau de l’équipement et coder la fonction de régulation au niveau de son MES. « Nous avons monté un premier prototype, puis nous avons vérifié que nous étions capables d’envoyer des données sur AWS et consommer ces données via une API. Nous avons alors réalisé un boîtier par impression 3D après avoir vérifié que nous pouvions déployer notre capteur dans la salle blanche sans contamination, et vérifié que nous n’introduirions pas de faille de sécurité. » Après avoir validé le bon fonctionnement de son système de régulation dans sa globalité, une seconde version de l’objet connecté a été conçue. Plus sûre, avec 3 capteurs et un petit écran pour l’opérateur de la machine, cette version est finalement mise en production.
Une architecture de traitement qui privilégie le Serverless
Les boîtiers IoT poussent désormais leurs données vers AWS DynamoDB et nous exposons la valeur de la pression via une fonction Lambda de l’AWS API Gateway et un tableau de bord a été développé en Angular afin de donner de la visibilité aux utilisateurs. Les accès sont gérés via AWS Cognito. Pour le volet monitoring, la plateforme est interfacée avec ServiceNow, l’ITSM de Soitec. « Avec un coût de 20 euros pour notre premier capteur connecté et de 40 € pour sa version avec écran, la solution mise en place s’est avérée 10 à 100 fois moins coûteuse que passer par le fournisseur d’équipements. » Autre point-clé du projet, sa flexibilité totale sur les coûts. « On ne paye Lambda qu’à l’utilisation, ce qui nous apporte une grande flexibilité dans nos coûts et c’est exactement ce que demande le département des Opérations. »
L’autre point très important de ce projet, c’est qu’il a ouvert Soitec à ce que Xavier Michallet appelle une “nouvelle IT” : « Les microservices permettent de coder très rapidement la logique de l’application. Désormais, ce qui est le plus long, c’est convaincre, expliquer. » Avec le serverless, la maintenance de l’infrastructure est réduite à sa plus simple expression et celle-ci est “scalable by design”. Cette première application IoT Soitec tourne depuis 3 ans sans aucun souci et les données mesurées par ses capteurs sont ouvertes à tous les développeurs via les API AWS, c’est bien une nouvelle IT qui est à l’œuvre dans les usines Soitec.