(AFP) – L’Agence France-Presse (AFP) a annoncé mardi avoir porte plainte à son tour auprès de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL), après la révélation la semaine dernière du fichage de centaines de personnes, dont quatre de ses journalistes, pour le compte de Monsanto (groupe Bayer).
L’AFP, dans un communiqué, juge “inacceptables de telles pratiques“. En outre, l’agence de presse “apporte un soutien sans réserve a ses journalistes qui, au quotidien, exercent leur métier avec objectivité et rigueur“, a déclare son directeur de l’information, Phil Chetwynd.
Plusieurs médias (dont Le Monde, France Télévisions, Radio France et Le Parisien) ont annoncé avoir saisi la justice et/ou la CNIL après la révélation jeudi par France 2 et Le Monde que des centaines de personnalités (politiques, scientifiques, journalistes) ont été fichées par le cabinet de lobbying Fleishman Hillard pour le compte de Monsanto, notamment en fonction de leurs positions sur les pesticides et les OGM et de leur propension à être influencées.
Vendredi, au lendemain de ces révélations, la justice française a ouvert une enquête sur des soupçons de fichage illégal. Cette enquête fait suite à une plainte déposée par le quotidien Le Monde et un de ses journalistes, qui figurait dans les fichiers incriminés. Elle vise notamment le chef de “collecte de données personnelles par un moyen frauduleux, déloyal ou illicite“.
Après avoir présenté dimanche ses excuses, le groupe allemand Bayer, qui a racheté en 2018 Monsanto, a indiqué lundi que ce type de fichiers existait “très probablement” dans d’autres pays européens que la France. Les documents en question datent de 2016, avant ce rachat par Bayer.