(AFP) – Le principal rival de Benjamin Netanyahu pour les élections du 9 avril, l’ancien chef d’état-major Benny Gantz, a demandé dimanche au procureur de l’Etat l’ouverture d’une enquête sur la fuite qui a mené à la révélation du piratage de son téléphone portable.
La chaîne 12 de la télévision israélienne avait annoncé jeudi soir que le téléphone de Benny Gantz avait été piraté par les services de renseignements iraniens. M. Gantz avait confirmé vendredi cette information, sans mentionner l’identité des pirates, assurant qu’il n’y avait sur son téléphone aucune information sensible, susceptible d’être une menace ou un élément de chantage pouvant être utilisé contre lui.
Dans une lettre au procureur général Avichaï Mandelblit, dont l’AFP s’est procuré une copie, l’avocat de M. Gantz demande l’ouverture urgente d’une enquête sur la diffusion de cette information, visant, sans les nommer, des proches du Premier ministre Benjamin Netanyahu, soupçonnés d’être à l’origine de la fuite. “On ne peut pas ignorer les indications (…) selon lesquelles la fuite proviendrait d’un certain bureau à Jérusalem“, affirme la lettre. “Pour le bien de la sécurité d’Israël, nous demandons l’ouverture immédiate d’une enquête sur l’auteur de la fuite“, est-il précisé dans le document. Les auteurs de la lettre demandent à M. Mandelblit de s’assurer que le Premier ministre, responsable des services de cybersécurité, respectera la loi et n’utilisera pas ces services “à des fins politiques“.
Selon les médias, M. Gantz a été informé par le Shin Beth, le service de sécurité intérieure, du piratage de son téléphone il y a cinq semaines.
Un communiqué de la liste centriste Bleu-Blanc, dirigée par Benny Gantz, avait dénoncé “la diffusion massive de mensonges prouvant sans l’ombre d’un doute qui est derrière la publication de ce piratage“.
Yaïr Lapid, numéro deux de la liste de M. Gantz, avait accusé dans un tweet M. Netanyahu d’utiliser la fuite à des fins politiques. De son côté, M. Netanyahu avait déclaré ne pas avoir été informé par le Shin Beth de ce piratage.
La liste “Bleu-blanc”, considérée comme de centre droit, est donnée en tête des législatives du 9 avril en nombre de sièges, devant le Likoud (droite) de M. Netanyahu. Mais les sondages actuels prédisent à “Bleu-blanc” de grandes difficultés pour former une coalition.