Deux ans après l’obtention de leur diplôme, les jeunes femmes entrent sur le marché de l’emploi dans la même proportion que les hommes. Mais leurs conditions d’emploi diffèrent.
Les femmes apparaissent surreprésentées dans certaines fonctions, telles que le commercial-marketing ou les ressources humaines, tandis qu’elles sont très peu nombreuses dans d’autres, comme les études-R&D ou l’informatique. Des fonctions qui par ailleurs sont parmi les plus rémunératrices.
Si, en termes d’accès à l’emploi, les jeunes femmes ne sont pas systématiquement défavorisées par rapport aux jeunes hommes diplômés de la même filière, il n’en est pas de même en ce qui concerne les conditions dans l’emploi. Quelle que soit la formation, les jeunes femmes accèdent moins facilement au CDI. En particulier, il apparaît clairement qu’il y a un désavantage opérant à l’encontre des jeunes diplômées des disciplines de sciences technologiques, particulièrement dans les filières universitaires, les ingénieures diplômées d’écoles apparaissant en revanche comme nettement moins désavantagées que les autres diplômées.
Ce désavantage se traduit par un différentiel de 8 à 9 points en leur défaveur, concernant la proportion de CDI et sur toutes les filières, à une exception près : les masters universitaires en sciences technologiques. Là, l’écart à l’avantage des hommes est de 18 points, soit le double des autres filières.
Il en est de même en ce qui concerne le statut de cadre. Dans tous les cas, la proportion de cadres chez les femmes est inférieure à celle des hommes. En droit-économie-gestion, ce différentiel est identique pour les universitaires et les diplômées d’écoles :
-8 points. En sciences technologiques, sa valeur est proche pour les ingénieur·e·s (-9 points pour les femmes) ; mais pour les titulaires d’un master universitaire dans ce domaine, il est beaucoup plus marqué : -18 points au détriment des femmes.
En ce qui concerne la rémunération perçue, on retrouve un schéma analogue. Dans les quatre groupes étudiés, la rémunération brute annuelle médiane des femmes est notablement inférieure à celle des hommes. En droit-économie-gestion, la différence à leur détriment est de -10 % (-3 000 € pour les universitaires, -3 500 € dans le cas d’un diplôme d’école). Ce désavantage est moins marqué pour les femmes diplômées d’une école d’ingénieurs (-6 %, ou environ -2 200 € par rapport à la rémunération médiane des hommes). En revanche, pour celles qui sont titulaires d’un master universitaire dans ce même domaine, la différence est plus forte : -3 700 €, ou -12 %, par rapport à la rémunération médiane des hommes.
Auteur : Pierre Saire