CA Technologies vient de dévoiler une étude sur le budget informatique, menée auprès de 1 300 décideurs informatiques issus de grandes entreprises et réparties dans 21 pays. Il en ressort que les directions métiers vont l’accaparer dans les années qui viennent.
L’étude « TechInsights Report: The Changing Role of IT and What to Do About It » de CA Technologies indique en effet que la part du budget informatique contrôlée par les directions métiers pourrait atteindre en France 55 % d’ici à 3 ans, bien au-dessus de la moyenne mondiale (47 %) et de l’Europe (42,6 %).
Aujourdhui près de la moitié (48 %) du budget informatique des entreprises françaises est contrôlé par des directions métiers plutôt que par la direction informatique. Cette proportion est la plus élevée en Europe : le Royaume-Uni apparait au second rang avec 44,5 % et l’Allemagne au troisième rang avec 41,5 %. Dans le monde, seuls les Etats-Unis (50,7%) et l’Inde (55,2%) affichent des pourcentages supérieurs. Selon les résultats de cette étude, ces chiffres devraient même augmenter dans les trois ans qui viennent en France (54,6 %), seul pays européen à franchir le seuil des 50 %.
Une redéfinition du rôle de la direction informatique
« Les entreprises mondiales ont conscience de la transformation en cours du rôle de leur département informatique : d’une position de gestionnaire informatique exclusif vers un rôle de catalyseur des services métiers de l’entreprise identifiant les besoins des clients internes ou externes et délivrant le meilleur niveau de qualité de services », déclare Thierry Velasquez, directeur Solutions de CA Technologies France. « C’est à ce prix que la direction informatique conservera un rôle stratégique dans l’entreprise. »
La relation entre les directions informatiques et les directions métiers évolue : déjà 39 % des personnes interrogées dans le monde déclarent que la direction informatique assume aujourd’hui le rôle de courtier de services ou de consultant au service des métiers, plutôt que de fournisseur exclusif de services. La proportion est plus importante en Allemagne (39 %) et au Royaume-Uni (37 %) qu’en France (33 %) et surtout aux Etats-Unis (seulement 7%).
Dans le monde, les directions informatiques restent polarisées sur des problématiques techniques – sécurisation des données (50 %), maintenance des infrastructures et des applications (41 %) et fourniture de services de support technique (40 %) – plutôt que sur des projets métiers : amélioration de l’expérience client (29 %), courtage de services (20 %) et création de nouveaux services (11 %). Cependant, l’allocation budgétaire entre projets techniques et projets métiers devrait s’inverser en passant respectivement de 51%/49% aujourd’hui, à 41%/59% dans trois ans.
Peu de mesures de qualité
Les résultats de l’enquête mettent également en relief l’absence de mesure de la qualité de services par les décideurs informatiques eux-mêmes : seulement 31 % des entreprises mondiales partagent fréquemment des indicateurs de performances de leur informatique, 27 % évaluent l’impact de variation de l’investissement et 37 % évaluent l’atteinte des objectifs.
Harmoniser les objectifs
Enfin, pour conserver leur rôle stratégique dans l’entreprise, les décideurs informatiques sont conscients qu’ils doivent harmoniser leurs objectifs avec ceux des directions métiers et sensibiliser leur management à la valeur ajoutée des nouvelles technologies. Le cloud, le big data et la mobilité servent à améliorer l’expérience utilisateur. 43 % des décideurs informatiques (40 % en France) déclarent qu’un alignement est nécessaire pour mieux comprendre les priorités stratégiques de l’entreprise et 42 % (33 % en France) ont conscience qu’ils doivent renforcer leurs relations avec leur management afin d’obtenir leur soutien.
« La transformation numérique favorise l’apparition de nouveaux modèles économiques, soit via la création de nouvelles activités, soit par la modernisation d’activités traditionnelles. Les clients des entreprises françaises exigent de nouvelles applications améliorant la qualité de leur expérience, et les employés réclament de nouveaux outils pour être plus productifs. Ainsi, les départements informatiques doivent évoluer d’un rôle de fournisseurs exclusifs des Directions métiers à un rôle de courtier de services, ou de consultant capable de préempter l’innovation et d’en faire profiter les directions métiers. A défaut, ils risquent de se marginaliser dans un environnement où les départements métiers s’emparent des projets d’innovation technologique. Et eux-mêmes doivent veiller à tirer le meilleur parti des outils numériques qui sont à leur disposition » analyse Thierry Velasquez, directeur Solutions de CA Technologies France.