(AFP) – Le géant chinois des télécoms Huawei a accédé aux demandes des autorités britanniques afin de changer ses pratiques au Royaume-Uni où le groupe est considéré comme une menace pour la sécurité, révèle le Financial Times vendredi.
Lors d’une réunion cette semaine entre des responsables de Huawei et le service de renseignements britannique pour la cybersécurité (NCSC), l’équipementier chinois a accepté une série d’exigences techniques visant à changer rapidement ses pratiques au Royaume-Uni, selon deux sources proches du dossier citées par le quotidien des milieux d’affaires. Interrogé par l’AFP, le NCSC n’a ni infirmé ni confirmé les informations du FT. Il a toutefois dit avoir “un dialogue régulier avec Huawei” et répété qu’il lui avait demandé ces derniers mois “des améliorations” pour répondre à “des inquiétudes sur une série de questions techniques“.
Un des principaux fournisseurs mondiaux d’équipements et de services de technologies mobiles, Huawei est montré du doigt par des responsables occidentaux pour ses liens supposés avec les services de renseignement chinois. L’entreprise tout comme le gouvernement chinois démentent toutefois toute coopération à des fins d’espionnage.
“Incompétence plutôt que malice ?”
En début de semaine, le chef du renseignement extérieur britannique (MI6), Alex Younger, avait questionné la participation de Huawei au déploiement de la technologie 5G au Royaume-Uni. Le groupe britannique de télécoms BT vient quant à lui juste d’annoncer
qu’il se défaisait d’équipements Huawei pour son réseau de téléphonie mobile. L’ancien directeur du service de renseignements électroniques (GCHQ), qui supervise le NCSC, a toutefois tenu à relativiser la menace, dans un entretien vendredi matin sur BBC Radio 4.
“Ma crainte est qu’il y a une sorte d’hystérie qui grandit“, prévient Robert Hannigan, ajoutant que les services de renseignements pointent surtout de “l’incompétence plutôt que de la malice” de la part de Huawei.
Au-delà du Royaume-Uni, le gouvernement japonais est le dernier en date à avoir décidé de bannir à son tour l’utilisation d’équipements des groupes chinois Huawei et de ZTE, selon des médias nippons vendredi. Le gouvernement fédéral américain avait demandé officiellement en début d’année à ses opérateurs télécoms de ne pas s’équiper de produits chinois.
Dans la foulée, plusieurs pays ont fermé la porte à Huawei, comme l’Australie et la Nouvelle-Zélande. En revanche, au Portugal, un opérateur local, filiale du groupe Altice, a annoncé une coopération avec le chinois dans le réseau 5G. Le géant chinois est dans la tourmente depuis qu’a été révélée cette semaine l’arrestation au Canada de sa directrice financière et fille du fondateur, à la demande des Etats-Unis.