Les joueurs l’attendaient impatiemment, ils sont enfin comblés : le jeu Watch Dogs, de l’éditeur français UbiSoft, vient de sortir. Au menu : du piratage informatique, peaufiné avec les experts en sécurité de Kaspersky.
La presse spécialisée dans le jeu lui prédit un succès sans précédent. Au programme : se mettre dans la peau d’un hacker, Aiden Pearce, animé par la vengeance. Ce pirate, bourré de talents, sait entrer dans tous les appareils électroniques de Chicago…. De quoi séduire et passionner les digital natives. D’autant que pour rendre crédibles tous les cyber-scénarios du jeu, l’éditeur s’est offert les services de Kaspersky.
Début 2013, l'équipe de développement de Watch Dogs contacte les experts en sécurité de Kaspersky Lab, peu après la publication par le spécialiste de la sécurité d'une longue étude consacrée à la campagne de cyber-espionnage Red October. L'opération Red October correspond à une série d'attaques détectée en 2012 après au moins 5 ans d'activité. Elle ciblait les représentations diplomatiques et les administrations à travers le monde pour leur dérober des données et des renseignements géopolitiques.
Renforcer l’authenticité technique du jeu
À cette époque, l'essentiel du jeu Watch Dogs est déjà achevé et les développeurs n'ont plus qu'à en peaufiner le scénario pour le rendre plus réaliste. C'est ici que les experts de Kaspersky Lab entrent en scène. Ceux-ci prodiguent des conseils techniques et des recommandations sur ce qu'ils jugent exact et sur ce qui pourrait être perfectionné ou corrigé afin que le déroulement du jeu et l'intrigue paraissent plus authentiques sur le plan technique. A titre d'exemple, la plupart des actes de piratage perpétrés dans le cours du jeu consistent à infecter des systèmes automatisés. C'est là une tendance relativement nouvelle, apparue il y a quelques années avec le ver Stuxnet, qui s'attaquait aux systèmes industriels de pilotage d'un site nucléaire iranien. Cela montre comment un programme informatique peut causer des dégâts concrets, puisque Stuxnet a endommagé des équipements physiques. Cela est également possible dans le jeu Watch Dogs.
Un jeu réaliste ou prémonitoire ?
Vitaly Kamluk, chercheur principal en sécurité au sein de l'équipe internationale de chercheurs et d'analystes (GReAT) de Kaspersky Lab souligne que « Nombre des actes de piratage mis en scène dans le jeu sont d'ores et déjà une réalité et illustrent ce qu'il pourrait arriver si le contrôle des systèmes tombait entre de mauvaises mains ». Mais il précise que « bien que certaines de ces attaques soient très similaires à celles observées dans le monde réel, cela reste fort heureusement une simulation. » Et d’ajouter que « Watch Dogs n'apprend pas à pirater mais peut donner une idée de la puissance potentielle d'un outil de piratage. » Vitaly Kamluk espère que ce jeu va sensibiliser le public aux questions de sécurité des réseaux dans les villes du futur car une attaque pourrait avoir des conséquences catastrophiques.